Georges de Porto-Riche naît dans une famille juive. Son grand-père paternel, d'origine italienne, s'était installé à Bordeaux en 1778. Son père avait épousé Mathilde Lunel. « En 1879, il se marie avec sa cousine germaine, Lise Lunel. Le ménage aura un fils unique, né en 1881 et mort prématurément en 1905, laissant ses parents inconsolables » Originaire de Bordeaux, Georges de Porto-Riche s’installa très tôt à Paris où il fit son droit avant de travailler quelque temps dans une banque. Il n'avait que vingt ans lorsque ses premières pièces historiques en vers furent jouées sur les théâtres parisiens. Il publia également des poésies (Primo verba, Tout n’est pas rose, Bonheur manqué) qui furent bien accueillies.
Il se tourna ensuite vers le théâtre psychologique avec de nombreuses pièces jouées au Théâtre-Libre d'Antoine dans les années 1890, en commençant par La Chance de Françoise (1888). Amoureuse, créée le 28 avril 1891, fut un très grand succès ; le rôle de Germaine, l'héroïne passionnée de la pièce, fut l'un des meilleurs de Réjane.
En 1898, il publia Théâtre d'amour, qui renferme quatre de ses meilleures pièces : La Chance de Françoise, L'Infidèle, Amoureuse, Le Passé. Le titre choisi pour ce recueil est destiné à marquer la différence entre le théâtre de Porto-Riche, qui repose avant tout sur des ressorts psychologiques, et les pièces politiques et sociales qui dominaient la production de son époque. Même dans une pièce commeLes Malefilâtres (1904), dont les personnages appartiennent à la classe ouvrière, c'est l'amour qui forme le fil de l'intrigue.
Le théâtre de Porto-Riche explore plus particulièrement les rapports sentimentaux et psychologiques au sein du couple, ce qui fit comparer l'auteur à un « Racine bourgeois ».
Il fréquente le salon littéraire de Geneviève Halévy, où l'on croise Henri Meilhac, Paul Bourget ou Edgar Degas.
Porto-Riche fut élu à l'Académie française le 24 mai 1923 au fauteuil d'Ernest Lavisse, après quatre tentatives infructueuses et vingt tours de scrutin, ce qui en fait sans doute l'élection la plus difficile jamais acquise, bien que Porto-Riche, bibliothécaire de la Mazarine, fût un familier de l'Institut. Au demeurant, Porto-Riche ne fut jamais reçu officiellement sous la Coupole : en effet, il n'avait prévu que de consacrer quelques lignes à son prédécesseur dans son discours de réception, mais refusa de le corriger, comme l'Académie le lui demandait.
Grand officier de la Légion d'honneur.
Il est enterré avec son fils Marcel au cimetière marin de Varengeville-sur-Mer depuis le mois d'août 1931.
Œuvres
Primo Verba, poésies (1872)
Le Vertige, comédie en un acte et en vers, Paris, Odéon, 27 juin 1873
Pommes d'Ève (1874)
Un drame sous Philippe II, drame en quatre actes et en vers, Paris, Odéon, 14 avril 1875
Tout n'est pas rose, poésies (1877)
Les Deux Fautes, comédie en un acte, Paris, Odéon, 18 décembre 1878
Vanina, fantaisie vénitienne en 2 parties et en vers (1878)
La Chance de Françoise, comédie en 1 acte, en prose (1888)
Bonheur manqué, carnet d'un amoureux (1889)
L'Infidèle, comédie en 1 acte et en vers, musique de Francis Thomé, Paris, Théâtre d'Application, 19 avril 1890
Amoureuse, comédie en 3 actes, Paris, Odéon, 25 avril 1891
Le Passé, comédie en 5 actes, Paris, Odéon, 30 décembre 1897 ; réduite à 4 actes pour la reprise au Théâtre-Français en 1902.
Les Malefilâtre, comédie en 2 actes, Paris, Renaissance, 28 avril 1904
Le Vieil homme, pièce en cinq actes, Paris, Renaissance, 12 janvier 1911
Zubiri, fantaisie en 1 acte tirée d'un récit de Victor Hugo Choses vues, Paris, Comédie royale, 1er février 1912
Quelques vers d'autrefois (1915)
Le Marchand d'estampes, drame en 3 actes (1918)
Anatomie sentimentale, pages préférées (1920)
Veux-tu que je sois ta femme ?, nouvelle (1923)
Sous mes yeux (1927)
Les Vrais Dieux, fantaisie antique en 2 parties, Paris, Théâtre Albert Ier, 22 novembre 1929