Géographie
Nomeny est située à mi-chemin de Nancy et de
Metz,
sur la Seille1, un
affluent de la Moselle.
Histoire
L´attribution en 609 de l´église de Nomény2 par
l´évêque de Metz, Papole, à l´abbaye des
Saints-Innocents (devenue depuis l´abbaye
Saint-Symphorien) constitue le premier document historique
connu concernant Nomeny.
Une forteresse est construite vers la fin du XIe siècle. Un château est
construit dans sa cour à partir de 1366 pour les
évêques de Metz.
L´église actuelle est construite en deux étapes essentielles. Sa
construction vers 1160 puis au milieu du XIVe siècle la reconstruction de la
nef.
Nomény appartient aux évêques de Metz jusqu´en
1548,
date à laquelle Nicolas de Lorraine, comte de Vaudémont et
duc de
Mercœur, en fait l´acquisition. Quatre des enfants de
Nicolas naîtront au château de Nomeny :
- Louise de
Lorraine-Vaudémont (1553-1601), qui deviendra reine de France par son mariage avec Henri III en 1575 ;
- Philippe-Emmanuel de Lorraine
(1558-1602), à qui revient Nomeny ; il fut par la suite
duc de
Mercœur et de Penthièvre,
pair de France,
gouverneur de Bretagne, marquis de Nomeny. Il compte dans sa
descendance Louis XV, roi de France, les rois
d´Espagne et une reine du Portugal ;
- Charles de Lorraine
(1561-1587), cardinal de Vaudémont de 1561-1587 ;
- Marguerite de Lorraine (1564-1625), qui
épousa en 1581 Anne, duc de Joyeuse.
Françoise de Lorraine (1592-1669), fille
de Philippe-Emmanuel et épouse du bâtard royal César de Vendôme, vend le marquisat de
Nomeny à son cousin le duc Henri II de Lorraine en 1612. La
duchesse douairière, Marguerite de
Gonzague, veuve d´Henri II, viendra vivre à Nomeny de 1624 à
1629.
La guerre de Trente Ans, qui ravage
le duché de Lorraine, ramène la
population de Nomeny de 700 à 100 feux en deux ans, de 1632 à
1634.
Richelieu puis
Louis XIV ordonnent la destruction des
fortifications et du château de Nomeny.
En 1667, le marquisat de Nomeny, qui dépendait à l´époque
comme la Lorraine du Saint-Empire) est élevé
au rang de principauté d´Empire (Reichsmarkgrafschaft)
assorti du droit de siéger aux Diètes, au profit du prince Nicolas François de
Lorraine, frère du duc régnant3. À
partir de 1736, Nomeny comme le reste du duché de Lorraine passe sous
domination française (règne de Stanislas) ; le marquisat est
pourtant conservé à titre honorifique par la famille de Habsbourg-Lorraine (Markgrafschaft
Nomeny4),
assorti d´un rang princier et du droit de siéger aux Diètes de l´Empire.
En 1790, la ville est rattachée au département de la
Meurthe, puis à la Meurthe-et-Moselle en 1871.
Le 20 août 1914, les 2e , 4e et
8e RIB de l´armée impériale allemande bombardent,
envahissent, incendient le village. Le bilan est de 55 morts, dont
7 asphyxiés dans les caves5.
Liste des curés Liste des
curés
6
Période |
Identité |
1242 |
Nicolas de Montion |
1283 |
Ascelin |
1304 |
Esselins (le même que ci-dessus?) |
1390 |
Seigneur Jehan |
1452 |
Nicolas de Neufchamp |
1470 |
Pierre Xardel |
1473 |
Pierre Humbert |
1507 |
Messire Parizet |
1535 |
Messire Marius Vuillaume |
? |
le Sieur About |
1577 |
Balderus des Moines |
1578 |
Ambroise Cugnot |
1585 |
François Lartilleur |
1591 |
Nicolas Thirion |
1592 |
Messire Toussaint |
1598 |
Jean Guyot |
1600 |
Laurent Doublard |
1626 |
Jean Séart |
1628 |
Nicolas Herissart |
1661 |
Henry Fourier |
1687 |
Jean Thionville |
1745 |
Antoine-Favier du Croissait |
1761 |
Liébaut |
1802 |
Etienne François |
1823 |
Cuisinier |
1825 |
Hachet |
1828 |
Étienne de Pardieu7 (né
en 1792, décédé le 23/11/1867 à Nomeny, ancien curé de
Pagny-sur-Moselle, chanoine honoraire, administrateur de la
caisse d´épargne de Nomeny). |
1867 |
Huraux |
1878 |
Pardieu |
1905 |
L´huillier |
1919 |
Guyon |
1932 |
Charles Rolin |
|
Dédenon |
|
Thomas |
|
Harment |
|
Montbazet |
|
Griffond |
|
Pierson |
Politique et administration
Liste des maires
successifs
Démographie
En 2011, la commune comptait 1 173 habitants.
L´évolution du nombre d´habitants est connue à travers les
recensements de la population effectués dans la commune depuis
1793. À partir du XXIe siècle, les recensements réels
des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq
ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par
sondage chaque annéeNote
1,Note
2.
Évolution de la population [modifier]
1793 |
1800 |
1806 |
1821 |
1831 |
1836 |
1841 |
1846 |
1851 |
805 |
1 324 |
1 265 |
1 208 |
1 149 |
1 324 |
1 339 |
1 315 |
1 400 |
Évolution de la population
[modifier],
suite (1)
1856 |
1861 |
1872 |
1876 |
1881 |
1886 |
1891 |
1896 |
1901 |
1 291 |
1 298 |
1 231 |
1 151 |
1 209 |
1 326 |
1 314 |
1 348 |
1 343 |
Évolution de la population
[modifier],
suite (2)
1906 |
1911 |
1921 |
1926 |
1931 |
1936 |
1946 |
1954 |
1962 |
1 284 |
1 224 |
715 |
833 |
828 |
853 |
654 |
862 |
964 |
Évolution de la population
[modifier],
suite (3)
1968 |
1975 |
1982 |
1990 |
1999 |
2006 |
2008 |
2011 |
- |
944 |
917 |
1 005 |
1 069 |
1 082 |
1 127 |
1 142 |
1 173 |
- |
Histogramme de l´évolution
démographique
Lieux et monuments
Principaux sites
- Des vestiges gallo-romains furent mis au jour au XIXe siècle.
ensemble castral à la Renaissance image de synthèse
vestiges ensemble castral
cité dans ses murs au
XVIIe siècle
Ruines du château de Nomeny
- Forteresse (XIe) et
château10,11(XIVe)
des évêques de Metz. Les vestiges se limitent à
ceux de trois tours, du châtelet et des quatre courtines de la
forteresse. Du château, il ne reste que la cour pavée dont seule la
moitié nord a été mise au jour, la poursuite des travaux ayant été
interrompue par la DRAC Lorraine (48° 53′ 28″ N
6° 13′ 25″
E).
Le descriptif qui suit (forteresse puis château) ainsi que
celui de l´église sont rédigés par Roland Mentré président de
l´association Patrimoine lorrain en Seille qui travaille à la
restauration et à l´entretien du site depuis 1996 et
organise des visites commentées de l´église.
La forteresse
En 1120, l´évêque de Metz, Etienne-de-Bar, prend
possession de la puissante forteresse de Nomeny bâtie par ses
prédécesseurs. Construite autour d´un puits sur le profil en pente
de la rive ouest de la rivière, elle comprend quatre courtines
flanquées de quatre tours et d´un châtelet d´accès depuis la
ville.
Toutes les saillies des tours minées en 1671 sur ordre
de Louis XIV étaient constituées d´un demi-cylindre adossé à un
parallélépipède rectangle (grand côté du rectangle de base =
2R ; petit côté = R.sin 60). Cette construction est adaptée au
voûtement sexpartite dont on voit encore des arrachements au mur de
fond du premier étage du donjon. Leur rayon extérieur est égal à
leur diamètre intérieur, autrement dit l´épaisseur de leur muraille
est égale à leur rayon intérieur. Côté cour, chaque tour a une
forme différente: la tour ronde (nord-est) est dotée d´un fond
semi-cylindrique, la petite tour (sud-est) d´un fond plat, la tour
de l´"orloge" (Sud-Ouest) d´un angle droit saillant, le donjon
(nord-ouest) d´un angle droit rentrant entre deux saillants.
L´épaisseur des murailles des courtines est de 2 mètres 20, celle
des tours de 3 mètres 30 et 3 mètres 60. La hauteur des tours
donnant sur les champs était de 22 mètres au-dessus des douves. La
courtine nord dominait sa douve de 14 mètres. La porte du châtelet
protégée par une tour en demi-lune s´ouvrait sur la ville près de
la Porte Haute, celle qui conduisait au chemin de Metz,
via Rouves ou Mailly.
Toutes les murailles de la forteresse comportent une maçonnerie
de blocage liée à la chaux entre deux murs de parement composés de
pierres assez régulièrement appareillées et prélevées dans les
carrières du méandre de la Seille en amont de
Nomeny. Ce type de construction permet de disperser l´onde de choc
d´un projectile grâce à l´hétérogénéité de la maçonnerie. La
maçonnerie du XIe siècle ne comporte ni pierre de
taille, ni fenêtres, ni cheminées. Celles qui figurent dans les
porteries ou dans la tour ronde (nord-est) sont liées aux travaux
de construction du château au XIVe siècle. Le donjon est
constitué d’un saillant en fer à cheval assis sur la
bissectrice de l’angle des courtines ouest et nord adossé à
deux bâtiments rectangulaires emboîtés à angle droit formant
entretoise. Si le rez-de-chaussée possède une circulation
intérieure desservie par une haute porte située dans l’angle
rentrant côté cour, il n’offre aucun accès aux étages
supérieurs. Le premier étage et les étages supérieurs ne sont
accessibles que grâce à deux ouvertures initialement dotées
d’un lourd vantail. Celui-ci, abaissé, présentait une face
comportant des marches ou des barreaux d’échelle. Relevé, il
s’emboîtait dans un profonde feuillure de la maçonnerie et
interdisait toute tentative d’intrusion aux étages. Il était
très vraisemblablement bardé de fer vers l’extérieur pour
prévenir toute tentative d’incendie. Le nivellement de la
cour consécutif aux travaux décidés en 1366 eut pour
effet d’enterrer le pied du donjon d’environ un mètre.
En 1671, le donjon fut miné et perdit son bouclier en fer à
cheval. En 1962, les déblais provenant des fondations du collège
furent déversés tant dans la douve ouest que dans la cour,
recouvrant tout le rez-de-chaussée de l’ouvrage.
Les douves sont des douves sèches très larges : 20 mètres
vers l´ouest, 15 mètres vers l´est, avec contrescarpe mais sans
escarpe et dont la profondeur varie de 0 à 9 mètres selon le profil
du terrain environnant. La douve sud a été rehaussée au
XIVe siècle lors de la
construction du château pour en permettre l´accès depuis la ville.
La douve ouest présente trois niveaux le long de la rue des
marronniers: côté sud, elle a conservé sa profondeur initiale. Au
pied de la « tour de l´horloge », elle a été rehaussée en
même temps et pour les mêmes raisons que la douve sud. Au nord,
elle fut comblée en 1962 lors des travaux du collège.
En 1335, l´évêque Adhémar de Monteil fait fermer la ville
de murs et de tours. Les travaux furent terminés par son successeur
Jean de Vienne vers 1361. Bien que démantelés en 1636 sous
Richelieu durant la Guerre de Trente Ans, les remparts de la
ville figuraient encore sur le plan cadastral de 1830 et,
jusqu´au milieu du XXe siècle, les constructions
situées à l´extérieur de leur périmètre étaient dites "derrière les
murs". Il ne reste que quelques traces de ces murs comme au 7,
route de Metz.
Conrad Bayer de Boppart adapta la forteresse à l´artillerie vers
1440.
Les canonnières qu´il fit aménager sont toutes de plain-pied avec
la cour du château gothique (construite en 1366) donc postérieures
à cette date (ou au mieux contemporaines) tandis que les défenses
du châtelet de la forteresse, la courtine Est et les salles basses
de la tour ronde sont enterrées de plusieurs mètres sous le niveau
de la cour gothique ce qui prouve leur antériorité aux travaux
décidés le 2 novembre 1366 par l´évêque Thierry Bayer de
Boppart.
Trois puits de type artésien situés à moins de 50 mètres les uns
des autres alimentaient respectivement le château, les "escuyeries"
et la ville de Nomeny. Le puits du château a été comblé à une date
indéterminée, celui de la ville après 1918, à l´époque de la
reconstruction. Celui des "escuyeries" était encore utilisable au
début de ce siècle. Jusqu´en 1914,
l´actuelle rue de Vannes s´appelait rue du Grand-Puys
(XVIIe siècle) ou du
Bon-Puits (XIXe siècle), lequel se trouvait
devant la porte du numéro 6 de la dite rue de Vannes. Par temps de
pluie soutenue, la nappe artésienne qui les alimente sourd de la
chaussée dans le coude de la route d´Eply faisant face au donjon.
Elle est à 1 mètre 40 de profondeur dans la cimetière communal.
Le château
Depuis le XIIIe siècle, la ville de Metz s´est
affranchie de la tutelle de ses évêques. Si la cathédrale reste à
Metz, leur pouvoir temporel siège à Vic-sur-Seille. Nomeny est exactement à
mi-distance sur le chemin entre ces deux pôles, à 28 kilomètres
soit sept lieues de l´un et de l´autre. Donc à une journée de
chevauchée. Et Nomeny s´impose comme étape pour chaque déplacement.
En 1366, l´évêque Thierry Bayer de Boppart fait faire à
Nomeny " un bel chastel ". Ce château fut construit dans la cour de
la forteresse, ce qui ne pouvait être réalisé sur la pente
naturelle du sol. La cour fut donc redressée à l´horizontale à
partir de son point le plus haut (la tour de l´"orloge") pour ne
pas fragiliser les fondations des murailles. Elle fut pavée et les
courtines devinrent murs de soutènement vers l´est du site. La tour
ronde se trouve enterrée jusqu´à la mi-hauteur de son premier
étage. L´accès par le châtelet, couvert sous quatre mètres de
terre, fut condamné et deux autres furent ouverts de chaque côté de
la tour de l´horloge : la poterne et la fausse-porte. Les
douves sud et sud-ouest furent partiellement comblées et mise au
niveau de la nouvelle cour pour en desservir l´accès
carrossable.
On ne connaît pas l´architecture de cet ouvrage entièrement rasé
en 1742 mais son plan est visible au sol grâce à la cour
conservée dans son intégralité. On sait en outre que la salle à
manger et les chambres des invités étaient dans la tour ronde
(nord-est). Par ailleurs, le seul bâtiment dont le plan et les
dimensions conviennent à la chapelle est le châtelet. Il y a tout
lieu de supposer que le château se situait dans la partie Nord-Est
de la cour, de part et d´autre de la tour ronde, tout comme il est
logique de situer les cuisines auprès du puits (est) et les
bâtiments militaires entre les porteries et le donjon (ouest).
On a trouvé des restes de tuiles canal, de tuiles plates noires
vernissées ou couleur brique, de briques au sol posées sur un lit
de chaux recouvrant de larges pierres plates, des restes de crépi
aux murs ainsi que de la pierre de taille aux montants et linteaux
de portes et fenêtres ainsi que des restes de cheminées en pierre
dans les maçonneries du XIVe siècle. Des ardoises
initialement employées en toiture et conservant encore leurs trous
de cloutage étaient utilisées en étanchéité au sol des
constructions de cette même époque (il faut se souvenir qu´une
nappe artésienne est très proche de la surface du sol vers l´ouest
de l´ouvrage).
Le sol de la cour est pavé des mêmes pierres que celles des
parements de la forteresse, donc prélevées au même endroit. Elles
sont posées de chant en deux lits superposés. Les sols du château
sont constitués de dalles calcaires rectangulaires de trois pieds
sur deux de côté et de deux pouces d´épaisseur couvertes d´un lit
de mortier de chaux sur lequel sont posées des briques de terre
cuite de couleur rouge.
Forteresse romane à vocation militaire et château gothique à
vocation résidentielle sont bien deux entités distinctes sur un
même lieu et sous un même vocable (le château de Nomeny) ce qui a
pu générer des confusions et des conclusions hâtives. La forteresse
est très antérieure au château. Tout en témoigne dès que l´on
observe le site attentivement avec logique et sans idée
préconçue.
Les évêques de Metz ne résidaient qu´occasionnellement à Nomeny.
Ils en avaient confié l´administration à des seigneurs voués, les
plus célèbres étant les Toullon.
En 1548, Le cardinal Jean de Lorraine (1498-1550) vendit
Nomeny et le ban de Delme à son neveu Nicolas de Lorraine. Celui-ci comte de Vaudémont,
duc de Mercœur, marquis de Nomeny,
exerçait alors la régence des Duchés de Lorraine et de Bar en
attendant la majorité de son neveu Charles III.
Sa fille, Louise de Lorraine naquit
à Nomeny en 1553. En 1575, elle épousa Henry III, Roi de France. Son jeune frère, Philippe-Emmanuel de Lorraine,
comte de Vaudémont, Duc de Mercœur, pair de France, devint à
son tour Marquis de Nomeny au décès de son père Nicolas (1577).
Gouverneur de Bretagne, membre de la Ligue Catholique, il fut l´un
des derniers à se rallier au Roi Henri IV. Puis il mourut lui-même
au combat en 1602.
En 1612, sa veuve et sa fille, Françoise de Lorraine
(1592-1669), épouse de César de Vendôme fils légitimé d´Henry
IV, vendirent Nomeny et le ban de Delme à leur cousin, Henry II, Duc de Lorraine et de Bar.
Marguerite de Gonzague (1591-1632),
duchesse-douairière, veuve de Henri II de Lorraine, vint y vivre sa
vieillesse après son veuvage de 1624 à
1629.
Quittant le Palais Ducal de Nancy, elle avait le choix de sa
résidence. Si elle choisit Nomeny pour douaire, il est permis de
penser que le château était à l´époque celui qui lui offrait les
meilleures conditions de vie après le palais ducal de Nancy. Après son
départ, le château tomba peu à peu dans l´abandon.
Sous la gestion des Vaudémont, Nomeny devint une des villes les
plus prospères de Lorraine et du Barrois.
En 1632, la peste et la Guerre de Trente Ans mirent un
terme quasi définitif à cette situation : l´armée Française
envahit les duchés et Richelieu fit détruire les tours des
fortifications de la ville. Des régiments écossais et Suédois
mettaient Nomeny au pillage et à la destruction.
En août 1663, Louis XIV y dormit une nuit et y signa le Traité
de Nomeny avec Charles IV Duc de Lorraine.
En 1671, Louis XIV fit démanteler le château. Toutes les
défenses de la forteresse furent jetées à bas, les saillies des
tours furent minées. Le château résidentiel fut laissé à l´abandon
à l´exception d´un entretien des toitures en 1712. En 1742,
Stanislas exigea la construction de casernes de cavalerie à Nomeny
et la municipalité fut autorisée à utiliser les pierres du château
à cette fin. Après la destruction du château, on recouvrit l´espace
avec de la terre arable pour en faire des jardins qui furent
distribués à différents habitants de la ville.
Les parements des murailles de la forteresse furent prélevés au
fil du temps, et en particulier de 1920 à
1928,
pour servir à la reconstruction de la ville. Le jardinage de la
cour pendant deux siècles a entraîné la disparition de tout vestige
du château. Ceux que nous voyons aujourd´hui sont ceux de la
forteresse, ainsi que quelques éléments bas de la porterie
sud-ouest et des bâtiments sud.
En 1962, le maire fit combler en partie la douve ouest avec
des déblais provenant des fondations du collège alors en cours de
construction. L´excédent de déblais fut jeté dans la cour du
château et dans le châtelet rendant la lecture du site impossible
avant les travaux de l´association Patrimoine Lorrain en Seille,
travaux de déblaiement interrompus par une décision de la DRAC
Lorraine en 2007.
Édifice religieux
abside de l´eglise Saint-Étienne
Des travaux entrepris sous le pavé de l´église vers 1985 ont mis
au jour des colonnes gallo-romaines et des sarcophages
mérovingiens. L´Église de Nomeny a donc succédé sur ce site à un
temple gallo-romain et à une église mérovingienne. Elle est dédiée
à Saint-Étienne. Le chevet, le clocher et les deux chapelles
latérales sont de la seconde partie du XIIe siècle (vers 1160-1170) comme en
témoigne l´architecture. Les arcs des voûtes sur croisée
d’ogives sont de section circulaire et reposent sur des
chapiteaux posés sur des colonnes de même section que les arcs. Les
arcs doubleaux et les grands arcs sont de section carrée et
reposent sur des chapiteaux à décors floraux posés sur des colonnes
semi-cylindriques engagées dans les piliers ou la maçonnerie. Les
fenêtres sont à panneau simple, étroit et surmonté d’un arc
plein-cintre. Les fenêtres du
chevet sont des lancettes extrapolées des petites fenêtres. Le
clocher est percé de deux rangs de baies géminées sur toutes ses
faces. Une frise de modillons court sous les avant-toits du chevet
et de la chapelle latérale sud. L´édifice roman était de plan
basilical à trois nefs, une abside centrale et deux chapelles
latérales.
Un transept fut ajouté au début du XIIIe siècle. Ses chapiteaux ne
sont plus que des corniches à décor floral, la section des colonnes
est plus large que celle des arcs, les fenêtres sont à doubles
panneaux surmontés d’un oculus sous un arc brisé.
La nef romane fut remplacée par une nef gothique vers le milieu
du XIVe siècle. La
première travée romane ayant été conservée, les clés de voûte
gothiques sont alignées sur elle en hauteur ce qui ne laisse pas un
espace suffisant pour placer des verrières à l´étage supérieur. Il
n’y a plus de chapiteaux et les arcs se fondent
tangentiellement dans les colonnes qui les soutiennent. La section
de ces arcs est de forme se rapprochant d’un triangle à côtés
concaves.
Des chapelles seront adjointes à la nef dont les murs
gouttereaux seront alors ouverts, faisant disparaître les petites
fenêtres romanes, à l’exception de celles du murs de la
façade ouest. Puis les chapelles seront reliées entre elles en
1798
conférant à l´édifice l´aspect d´une église à cinq nefs. Leurs
vitraux assurent l´éclairage latéral de l´église.
Le mobilier comprend un sépulcre de pierre datant du premier
quart du XVIe siècle.
Le Christ, allongé tête à droite, est entouré des huit personnages
habituels à cette scène avec en plus deux anges porteurs des
instruments de la Passion. Joseph d´Arimathie et Nicodème sont tête
nue, tandis que Marie-Madeleine porte un voile léger.
L´acoustique remarquable de cette église est mise à profit pour
y produire une saison musicale annuelle consacrée à la restitution
du patrimoine musical de la Lorraine évêchoise et ducale. Cette
activité est suspendue en raison du manque de public et de
subventions12.
Personnalités liées à la commune
- Gauthier, parti de Nomeny en 1120, devenu
archidiacre et écolâtre de la cathédrale de Metz. On lui doit un poème
médiéval intitulé « La Mappemonde » ;
- Louise de
Lorraine-Vaudémont, Reine de France, épouse du roi Henri III, naquit au château de Nomeny en
155313 ;
- Philippe-Emmanuel de Lorraine,
frère de la reine Louise, Duc de Mercœur, Gouverneur de
Bretagne, Pair de France, naquit au château de Nomeny en 1558 ;
- Charles de Vaudémont, évêque de Toul, né au château de Nomeny en
1559 ;
- Marguerite de Lorraine, sœur des précédents, (1564-1625), épouse
d´Anne, duc de Joyeuse, favori de son
beau-frère, le roi Henri III de France (1581) puis de
François de Luxembourg, duc de Piney-Luxembourg (1599) ;
- Jean-François Tapray, pianiste,
claveciniste, organiste, compositeur né à Nomeny où son père Jean
Taperé était titulaire de l´orgue paroissial (Legros 1702) de
1735 à
174014 ;
- Alexandre-Anne Jardot, écrivain militaire français né à Nomeny
le 15 juin 1804, fut admis à l´École de Saint-Cyr, servit en Algérie et obtint le 3 janvier 1851 le grade
de chef d´escadron d´état-major. Il fut attaché ensuite à la place
de Paris, puis promu officier de la Légion d´honneur le 10 novembre
1851.
Il est mort à Paris le 24 janvier 1890. On a de
lui diverses publications spéciales : « Statistique
militaire de l´Ille-et-Vilaine » (1836, in-4),
« Révolutions des peuples de l´Asie moderne »
(1839,
2 volumes in-8) ; « Des routes stratégiques de
l´Ouest » (1839) ; « Des chemins de fer de
l´Europe centrale » (1842, in-8,
considérés comme lignes stratégiques) ; « La Chine
ancienne et moderne » (1844,
in-8) ; « Révolutions et migrations des peuples de la
Haute Asie » (1866, in-8 avec cartes), et beaucoup d´articles
dans « Le Spectateur militaire » ;
- Le Général Guépratte (guerre de
1870) ;
- Le Colonel Fervel, né à Nomeny le 26 février 1811, entré à
Polytechnique en 1831, colonel en 1867,
inspecteur des études à Polytechnique de 1848 à 1854,
Commandeur de la Légion d´Honneur.
- Le Général Roland Mentré, né à Nomeny 6 rue Bréquille le 3
avril 1929 entré à l´École de l´Air en 1949 ;
pilote de chasse (4000 heures de vol sur avion d´arme dont plus de
580 en 522 missions de guerre) ; Général de l´Armée de l´Air
en 1980; Conseiller Général du canton de Nomeny de 1992 à
1998 ; Commandeur de la Légion d´Honneur. Médaille de
l´Aéronautique, Croix de la Valeur Militaire avec palme, Chevalier
du Mérite Agricole, Commandeur de l´Ordre National du Togo,
Officier de l´Ordre National du Gabon.
Voir aussi
Bibliographie
- Monographie de Jean-Joseph Halbeher, instituteur,
1888Note
3
- Nomeny seigneurie messine et marquisat lorrain, par
Charles Rolin, 1937Note
3
Notes et références
Notes