Pièce Louis XVI 12 deniers de 1792 A

Bonjour,

Quelqu'un peut-il avoir l'oligeance de m'indiquer de quelle façon je peux rendre la pièce si jointe plus lisible (nettoyée),
si elle a une valeur quelconque vu son état, et laquelle. Quelle est sa matière ?
Avec mes remerciements anticipés,
Bon dimanche à vous.
Bien cordialement.
Françoise (fan78730)

Bonjour,

Les numismates avertis vous diront qu'une pièce ça ne se nettoie pas ... à moins que vous vouliez qu'elle perde encore plus de valeur !

Dans votre cas, la nettoyer ne changera absolument rien, car elle est bien rongée, elle a perdu beaucoup de métal ! D'ailleurs, comment arrivez-vous à déterminer qu'elle est de 1792 et que l'atelier est A ?

En conclusion, pour moi, elle ne vaut rien car vraiment trop usée.

Bon dimanche

Bonjour Françoise,
Votre pièce est bien mal conservée dommage Toutefois, son oxydation reste compréhensible, vu son âge et surtout le contexte historique de la période où elle a été fabriquée.
Si cette 12 deniers de la constitution a été frappée en 1792 à Paris (lettre A), afin de lui donner une valeur historique il faut faire travailler son imagination et consulter notre histoire.
En imaginant par exemple qu'elle était dans la poche ou dans la bourse d'un parisien au matin du lundi 21 janvier 1793 à Paris, sur la place de la Révolution, jour de l'exécution du roi Louis XVI. Rien que cette pensée remémorée, lui apporte de suite une importante valeur historique, qui évidement ne s'exprime pas en €uros. Mais ça c'est dans l'esprit des rêveurs comme moi, ce n'est pas gravé dans le métal.
La Révolution française a entraîné une crise économique et une pénurie de numéraire. Les métaux précieux comme l'or et l'argent étaient rares, ce qui a poussé les autorités à chercher des alternatives pour la monnaie.
Saviez-vous que votre 12 deniers est en métal de cloche
Les cloches des églises, souvent faites de bronze (un alliage de cuivre et d'étain de couleur jaune), ont été réquisitionnées et fondues pour produire des pièces de monnaie, et votre pièce fait partie du lot. Cette mesure a permis de répondre à la demande urgente de monnaie en circulation. Les pièces fabriquées à partir de métal de cloche n'étaient pas toujours de la meilleure qualité, mais elles ont joué un rôle crucial dans le maintien des échanges économiques pendant cette période tumultueuse.

L'utilisation des cloches d'église pour fabriquer des pièces de monnaie avait également une dimension symbolique. Elle représentait la sécularisation des biens de l'Église et la redistribution des ressources au profit de la nation. Et aujourd'hui, vous en avez un petit morceau dans votre main.
J'espère que vous saurez en parler autour de vous et que mon histoire vous donnera l'envie de la conserver précieusement : " Comme un morceau d'histoire de France "

Bien cordialement.
Pierre

Re,

Merci de votre réponse.
Mes photos sont très mauvaises. Sur la pièce en bas, sous la tête de Louis XVI, il y a un rond dans lequel la lettre A apparaît. Quand à l'année, je l'ai présumée en voyant d'autres pièces de 12 deniers.
Je vais la donner à un gamin qui se fera une joie de posséder une pièce de Louis XVI.
Encore merci du temps consacré à me répondre.
Bien cordialement
Françoise

Bonjour Pierre,

Merci de ce cours magistral.
Je connaissais l'utilisation des cloches d'église.
Je possède une seconde pièce de Louis XVI, en un peu meilleur état, ci-jointe.
Si quelqu'un avait une idée sur une éventuelle valeur ? ou si, comme la première, elle ne possède plus qu'une valeur sentimentale.
Encore merci de vos explications très intéressantes.
Excellente fin de week-end.
Bien cordialement.
Françoise

<< temps consacré à vous répondre.>>
On rencontre parfois des opportunités où le temps n'a plus d'importance. Seul les collectionneurs passionnés connaissent cet instant.

Très juste : "c'est un comportement agréable qui va donner à la vie une tonalité particulière"

Bonsoir,

Il n'existe pas de "rond dans lequel la lettre A apparaît" dans les 12 deniers : votre monnaie est de l'atelier Q = Perpignan, et Perpignan a frappé ce type en 1791 et 1792, impossible à préciser ici. Un peu plus de 100.000 exemplaires la première année, et plus de 3 millions la seconde. Dans les deux cas, il s'agit de métal obtenu en fondant les cloches des églises.
Ne surtout pas la nettoyer ! On ne nettoye pas les monnaies, cela ne fait pas revenir le métal parti et les monnaies n'étant pas des casseroles, pas de souci d'hygiène. La patine est une des garanties et un des charmes du temps passé.
Dans cet état, votre monnaie vaut... la valeur de l'Histoire ;-)

Votre second exemplaire est de Limoges, volume de frappe inconnu. Contrairement à ce qui se faisait à Perpignan, il n'est pas nécessairement en métal de cloche, mais peut-être simplement en cuivre. Valeur de collection bien inférieure à 10 euros dans cet état, hélas; mais d'aspect agréable et propice aux rêveries ! ;-)

Bonjour,

Alors, rêvons un peu, et merci de vous être penché sur mon questionnement.
Bonne semaine à vous sous le soleil .
Cordialement