• nyamulagira

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    Belgique

    Pour les numismates mordus, un article publié dans le journal "Le Monde" de ce jour (08.01.06)
    J'espère que cela pourra vous intéresser car pour ma part je suis plutôt cartophile. Un échange d'infos est toujours intéressant. - Meilleurs voeux à tous.


    Réunie par un couple d'érudits, créateurs d'un petit musée archéologique près de Valence, une collection de près de 800 monnaies gauloises sera vendue à Evreux le dimanche 15 janvier. Elle compte quelques exemplaires originaux, comme le statère d'or des Parisii, des pièces d'argent, de bronze, et mêmedes potins, la petite monnaie gauloise de peu de valeur, en alliage de bronze et d'étain.


    Les pièces les plus anciennes viennent du fameux trésor d'Auriol, 2 130 petites monnaies d'argent aux types archaïques, découvertes à 30 kilomètres de Marseille à la fin du XIXe siècle. Datées du IVe siècle avant J.-C., ce sont les seules monnaies grecques françaises, issues du monnayage de la colonie grecque établie à Marseille vers le Ve siècle avant J.-C.

    Comme leurs modèles, elles se distinguent par des reliefs profonds qui en font de véritables sculptures miniatures, les seules sculptures grecques authentiques et de belle qualité dont les prix restent très abordables. Un des exemplaires les plus importants de cet ensemble, un hémidrachme (un 1/2 drachme de 2,68 g) à la tête de Pégase, le cheval ailé, est estimé à 400 euros, une monnaie nettement plus petite (0,55 g) à la tête de Gorgone, à 250 euros.

    Les Gaulois commencent à frapper monnaie à la fin du IIIe siècle avant J.-C., et leur première pièce est inspirée du statère d'or de Philippe de Macédoine, père d'Alexandre le Grand, qui circule dès sa création dans tout le bassin méditerranéen. L'exemplaire proposé ici, très proche du statère macédonien, porte une pseudo- légende imitant de manière fantaisiste les caractères grecs (2 000 euros). Le très beau statère d'or de la tribu des Parisii est une des réussites artistiques du monnayage gaulois, avec son profil saisissant aux reliefs étudiés (6 000 euros). Il s'agit là de pièces particulièrement recherchées ; beaucoup d'entre elles sont accessibles entre 200 euros et 600 euros pour les monnaies d'or, entre 100 et 300 euros pour l'argent, entre 70 et 200 euros pour le bronze. Les potins se vendent par lots autour de 20 euros l'unité.

    La numismatique passionne surtout les amateurs d'histoire, qui aiment réunir des ensembles les plus complets possible sur une période, un lieu ou un type monétaire. Ils apprécient avant tout l'aspect esthétique des monnaies : la vigueur et la finesse de la sculpture, l'originalité d'un visage au style archaïque, la pureté d'un profil classique, le charme des multiples animaux représentés (chevaux, dauphins, chouettes, etc.). L'usure est leur principale ennemie, et l'état de conservation, défini par des normes très strictes, influence fortement la valeur des pièces.

    Cette spécialité demeure un secteur très stable, constamment soutenu par des collectionneurs. La hausse de l'or survenue depuis environ un an, qui se répercute directement sur la valeur des monnaies XIXe et XVIIIe (comme les napoléons et les louis d'or), n'a presque pas d'incidence sur le prix des pièces antiques, beaucoup plus légères en poids. Mais l'influence psychologique est réelle, et la hausse des louis et des napoléons stimule en ce moment l'ensemble de ce marché.


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    Dimanche 15 janvier : maison de vente François Thion, 63, rue Isambard, 27000 Evreux. Tél. : 02-32-33-13-59. Exposition sur place le samedi 14 janvier de 10 h 30 à 12 heures et de 14 h 30 à 18 heures, le matin de la vente de 10 heures à 12 heures. Expert Alain Weil.

    Tél. : 01-47-03-32-12.


    Catherine Bedel