● Michel CHARASSE - (Chamalières 1941 - Clermont-Ferrand 2020) ●
Homme politique - Tout d'abord maire de Puy-Guillaume puis sénateur pour le Puy-de-Dôme de 1981 à 1988, il est ministre du Budget entre 1988 et 1992. Réélu au Sénat en 1992, il est exclu du Parti socialiste en 2008. Il est membre du Conseil constitutionnel de 2010 à 2019.
L.T.S - février 1989
1p in-4 - (18x22cm env.).
Voir photo.
Fragment d'enveloppe contrecollée sur la lettre
Bel état de conservation - pliure centrale
Envoi soigné / protégé
Informations complémentaires :
Michel Charasse naît dans une famille de classe moyenne. Son père commence sa carrière comme employé de l'imprimerie de la Banque de France, avant d'en monter les échelons.
Michel Charasse suit des études de droit et obtient une licence de droit.
Il est aussi diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (promotion 1963, section Service Public)1. Il est alors membre de la Conférence Olivaint. Il adhère à la SFIO en 1962.
Parcours professionnel
Attaché d'administration centrale (1965-1976), attaché principal (1976) au ministère de l'Économie et des Finances, en service détaché auprès de la communauté urbaine de Lille (1973-1978). Il est également secrétaire général adjoint du groupe de la FGDS, puis du groupe socialiste à l'Assemblée nationale de 1967 à 19812.
Parcours politique
Débuts
En 1967, il se présente aux élections municipales à Corte (Corse) sur la liste de Jean-Charles Colonna3. Élu conseiller municipal, il démissionne cependant au bout de six mois de mandat3.
Il est élu maire de Puy-Guillaume en 1977.
Sénat et Élysée
Après l'élection présidentielle de 1981, remportée par François Mitterrand, il devient sénateur du Puy-de-Dôme en remplacement de Roger Quilliot, nommé ministre. Michel Charasse rejoint alors l'Élysée avec le titre de conseiller, cumulant cette activité avec celles de parlementaire et de maire.
Ministre
En juin 1988, il est nommé ministre délégué auprès du ministre d'État, ministre de l'Économie, des Finances et du Budget, chargé du Budget, dans le gouvernement Michel Rocard II, fonction qu'il conserve sous le gouvernement Édith Cresson. Il rétablit l'impôt sur les grandes fortunes (IGF), devenu ensuite impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Le 2 avril 1992, il devient ministre du Budget du gouvernement Pierre Bérégovoy. Il accueille son cabinet en disant : « Vous avez accepté de me rejoindre et je vous en remercie. En ce qui me concerne, j’aime trois choses : la République, l’État et François Mitterrand. Vous n’êtes pas obligés de partager mes convictions. Je ne veux pas savoir si vous êtes membres du PS. On m’a dit que vous étiez travailleurs, compétents et discrets. Je pardonnerai les erreurs, pas les indiscrétions. Pour ma part, je prendrai toujours mes responsabilités »4.
Réélu sénateur aux élections de 1992, il quitte le gouvernement et redevient conseiller du président Mitterrand. Il est questeur du Sénat de 20015 à 20046.
Pendant les deux septennats de François Mitterrand, il a organisé des déjeuners secrets avec des conseillers de Mitterrand et des proches du pouvoir, qui avaient lieu à l'Élysée, dans le deux-pièces de fonction occupé par Michel Charasse. Ces déjeuners auraient été des lieux informels de pouvoir7. Il est chargé à partir de 1987 de faire le tri dans les archives de l'Élysée et fait disparaître des documents4.
En 1990, la chanteuse belge Lio refuse les avances du ministre du budget Michel Charasse, lequel lui propose une relation intime pour traiter favorablement sa considérable dette fiscale en France8 s'élevant à plus de 3,7 millions de francs9.
Il est un grand amateur de cigares. La presse a abondamment relaté comment Michel Charasse, alors ministre délégué au Budget, a reçu en 1990 les cinq « sages » préparant la fameuse loi Évin contre le tabagisme : dans son bureau, en fumant tranquillement son Havane. En 1992, redevenu sénateur, il rejoint les rangs de la Confrérie Jean Nicot10.
Par conviction anticléricale, Michel Charasse refuse d'entrer dans une église. Ainsi, aux obsèques de François Mitterrand le 11 janvier 1996, il reste à l'extérieur de l'église de Jarnac, tenant en laisse la chienne de Mitterrand, Baltique11. Vice-président de l'Institut François-Mitterrand, il se veut un « gardien du temple mitterrandien ».
Fin de carrière politique
Après l'élection présidentielle de 2002, il apporte son soutien à la réforme Fillon sur le régime des retraites12 en affirmant que le PS avait préparé une réforme comparable au cas où Lionel Jospin aurait été élu.
Lors de l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2007, il crée la surprise en recevant chaleureusement, dans sa mairie, le candidat UMP Nicolas Sarkozy13. Le 15 avril 2008, Michel Charasse est suspendu du Parti socialiste sur décision du bureau national, pour avoir soutenu un candidat dissident à la présidence du conseil général du Puy-de-Dôme14.
Le 28 mai, après avoir refusé un ultime compromis que leur proposait le bureau national, Michel Charasse et dix-sept conseillers généraux du Puy-de-Dôme sont exclus du PS15. Le sénateur trouve alors refuge au groupe du RDSE, bien que ce groupe soit l'auteur de l'amendement de l'article 89 de la loi n° 2004‑809 favorisant l'école privée16.
Le 24 février 2010, Michel Charasse est proposé comme membre du Conseil constitutionnel par le président de la République française, Nicolas Sarkozy17. Il prend ses fonctions le 12 mars suivant18. Jacques Mézard lui succède en 201919.
Fin de vie et mort
Il meurt le 21 février 2020 à Clermont-Ferrand20,21, des suites d'un cancer de la mâchoire22.
Ses obsèques ont lieu le 26 février suivant à Puy-Guillaume, en présence notamment du président de la République Emmanuel Macron, de l’ancien Premier ministre Lionel Jospin et de Gilbert Mitterrand, fils de François Mitterrand23.
Michel Charasse est ensuite inhumé au cimetière de Puy-Guillaume24, ville dont il a été maire jusqu’à sa nomination au Conseil constitutionnel.
Détail des mandats et fonctions
1967-1967 : conseiller municipal de Corte (Corse)
1977-2010 : maire de Puy-Guillaume
1979-1987 : conseiller régional d’Auvergne
1981-1988 : sénateur du Puy-de-Dôme
1988-2010 : conseiller général du Puy-de-Dôme (élu dans le canton de Châteldon)
1988-1992 : vice-président du conseil général du Puy-de-Dôme
1988-1992 : ministre délégué puis ministre du Budget
1992-2010 : sénateur du Puy-de-Dôme
1998-2001 : vice-président du conseil général du Puy-de-Dôme
2001-2004 : questeur du Sénat
2010-2019 : membre du Conseil constitutionnel
Source : wikipedia
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