Birmanie, qui était « Aung San » ?

Bonjour à tous,

En 1966, l’Union de la Birmanie (1948-1974) a fait frapper une série de cinq pièces circulantes commémoratives avec sur l’avers le portrait de « Aung San » et l’inscription « Union du Myanmar ». Ces pièces fragiles en aluminium, vulnérables à la corrosion et à l’usure, restent difficiles à trouver en état correct pour les collectionneurs, dommage, leur intérêt historique est intéressant.
Aung San (1915-1947) fut militaire, homme politique et dirigeant nationaliste birman. Le 1er août 1943, l'indépendance de la Birmanie est proclamée par le Japon : Aung San devient le ministre de la Guerre de l'État de Birmanie. Après la guerre, en janvier 1946, Aung San devient Premier ministre. En 1947 il négocie avec les Britanniques pour l'indépendance de la Birmanie à partir de 1948. Il n’en profitera jamais puisque Aung San sera assassiné le 19 juillet 1947 avec six de ses ministres. Le 19 juillet est toujours aujourd'hui le jour des martyrs en Birmanie.

Les monnaies racontent l’histoire, bonne lecture et à bientôt.
Pierre

Bonjour.
Et il est le père d'Aung San Suki, prix Nobel de la Paix

Deux ans avant sa mort, Aung San devient le père d'une petite fille « Aung San Suu Kyi » qui deviendra plus tard la plus célèbre opposante politique de la junte militaire birmane, devenue en 1988 Présidente de la Ligue nationale pour la démocratie.
En 1990, le gouvernement militaire annule les élections législatives, et place Aung San Suu Kyi en résidence surveillée. Durant son enfermement, celle-ci se voit attribuer le prix Nobel de la paix. Elle est libérée en 2010.

Comme quoi, des petites pièces modestes en aluminium peuvent nous apprendre beaucoup.

Bonjour et merci,
L'information était importante, mais la reconnaissance internationale envers Aung San Suu Kyi, ne doit pas faire oublier son père.
Bien cordialement.

Bonjour Pierre ! Rien n'est simple en Asie et ceux qui s'interessent à histoire de cette partie du monde entre 1931 et 1945 peuvent argumenter sans fin sur le rôle des uns et des autres : à savoir Tchang Kai Chek , Mao , Pou Yi , Hiro Hito , Ideki Tojo, Aung San ou l'Oncle Ho pour ne citer que les plus connus ...
Pour ce qui concerne le personnage objet de la chronique de ce jour le moins qu'on puisse dire que son parcours est plutôt sinueux ; communiste à son départ de Birmanie , il revient dans les valises de l'occupant japonaisqui en font un ministre certainement aussi fantoche que ceux de Pou Yi au Mandchukuo. En exagerant à peine il regroupe en une seule personne les caractéristiques d'un Doriot et Bousquet dont nôtre pays n'a pas fait des héros ...Si il s'est opposé aux japonais sur la réduction à l'état d'esclaves sexuelles de femmes birmanes ( comme ce fut le cas en Corée ou aux Philippines ) ce qui est à son crédit , il a longtemps fermé les yeux sur l'asservissement de ses concitoyens et sur le pillage du pays , la vie de ceux ci n'ayant quasiment aucune valeur aux yeux de l'occupant et la co-prospérité s'entendant au seul bénéfice du Japon .Et pourtant il est regardé comme un heros national ...Bien cordialement et merci de vôtre patience . RL

Bonjour,

Peut-être aussi que la parole est plus libre en Occident pour parler des sinuosités des parcours des responsables asiatiques que des sinuosités des parcours des responsables occidentaux. J'ai vécu en Chine, l'expression publique y donne une vision très manichéenne des dirigeants locaux du XXe siècle, seule une petite fraction de la population en sait plus (un peu de noir sur les "tout blanc" et un peu de blanc sur les "tout noir") et elle ne se permet de le dire qu'à des interlocuteurs de confiance quand elle a la certitude que personne d'autre ne peut l'entendre. Ca me semble assez comparable avec le "paysage public" français d'une part, et les conversations privées françaises d'autre part, concernant les grandes personnalités politiques du XXe siècle particulièrement lors des périodes les plus violentes.
Il est plus facile de se renseigner et d'être fin quand on n'est pas sous la coupe des héritiers d'une des parties concernées.
Quand des étrangers cultivés nous parlent de la France, le propos est souvent très différent de ce que les médias français nous passent en boucle.

Et j'en profite pour remercier de ces échanges les participants de la présente file !

du présent fil, pardon.

Bonjour Renaud,
Sur notre forum, j'essaie toujours, dans la mesure du possible, d'éviter la politique sous toutes ses formes. C'est donc volontairement que j'ai évité de remémorer les travers politiques dans le parcours d'Aung San.
Je souhaitais juste permettre aux lecteurs de situer l'homme dans l'histoire de son pays.
Pour un chef d'état, avoir son effigie sur une pièce de monnaie constitue une forme de reconnaissance qui mérite d'être soulignée. De plus l'ex Royaume de Siam est ma source d'inspiration du moment.
Merci pour vos précisions apportant une réelle transparence dans l'information. Je suis heureux que ce sujet retienne votre attention.
Bonne journée et à bientôt. Pierre

Bonjour Guillaume,
Même si la parole est plus libre en Occident, n'oublions pas tout de même que le sujet est avant tout numismatique et se doit de le rester.
Depuis trois jours je parcours la République de l'Union du Myanmar... dans les livres. Ce sont mes petites en aluminium qui m'y ont incité.
L'écriture birmane semble bien difficile à traduire : ပြည်ထောင်စုမြန်မာနိုင်ငံတော် ပြည်သူ့ဘဏ်‌

Merci pour ton intérêt et ton aimable participation.
Bonne journée. Pierre