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Examen minutieux à la loupe ×10 et sous lumière rasante d’un petit antoninien imitatif, dit « barbare », frappé localement sous Tetricus I. L’avers présente un buste radié d’une netteté remarquable pour ce type, tandis que le revers offre une figure féminine stylisée — vraisemblablement Pax ou Spes — dans un encadrement de grenetis schématique. Le flan, polygonal et irrégulier, est toutefois bien centré. Le style vif, spontané et naïf est typique des ateliers non officiels actifs dans les Gaules et en Bretagne. La surface révèle un ton cuivre doré nuancé d’un velouté antique ; les légendes dégénérées et les faiblesses de reliefs, caractéristiques de ces frappes rurales, constituent ici des preuves d’authenticité et des témoins ethnographiques précieux. Les flux métalliques visibles en lumière rasante et l’absence totale de moulage confirment la frappe manuelle antique.
Caractéristiques techniques
- Autorité : Tetricus I (271–274 apr. J.-C.), imitation contemporaine locale
- Atelier : Gaules / Bretagne, atelier non officiel dit « barbare »
- Datation : vers 271–274 apr. J.-C.
- Nominal / métal : Antoninien imitatif en alliage cuivreux fortement débasé
- Module / poids : 14 mm ; 2,12 g
- Avers : buste radié, drapé et cuirassé à droite ; légende abrégée de type TETRICVS AVG
- Revers : figure féminine debout à gauche, tenant une branche ou un long sceptre (type PAX/SPES simplifié) ; sol perlé stylisé
- Références : cf. RIC V/1 — prototypes de Tetricus I (PAX AVG, SPES AVG) ; imitations contemporaines non cataloguées
- Conservation : reliefs modestement usés mais lisibles, patine chaude et homogène, champ à granulation antique.
Contexte historique
Durant le Royaume gaulois (260–274 apr. J.-C.), la raréfaction de la monnaie divisionnaire entraîna la multiplication d’émissions locales d’antoniniens dits « barbares ». Ces frappes, produites dans de petits ateliers semi-officiels, répondaient aux besoins de la vie quotidienne dans les provinces occidentales. Leurs types simplifiés — portrait radié et figure allégorique de la paix ou de l’espérance — reproduisent la propagande impériale, tout en traduisant les réalités économiques et politiques des Gaules rurales. Elles constituent un témoignage monétaire authentique de la désintégration progressive de l’autorité centrale romaine.
Analyse stylistique et matérielle
Le style « barbare » de cet exemplaire se caractérise par un diadème aux rayons effilés, un œil globuleux, un menton saillant et un drapé hâtivement incisé. Au revers, la figure féminine adopte une forme schématique — corps bâtonné, bras tendus, sol ponctué de gros globules — reflet de conventions locales constantes. Les indices d’authenticité sont indubitables : flan irrégulier, fissures métalliques anciennes, lignes de flux, patine miel-cuivré ponctuée de fines concrétions vertes stabilisées. Aucun polissage ni traitement moderne : conservation naturelle d’un dépôt antique.
Valeur culturelle et numismatique
Témoin direct de la créativité monétaire provinciale, cet antoninien illustre la résistance économique et symbolique des ateliers gaulois en période de crise impériale. Son style rustique, sa patine harmonieuse et sa gravure expressive en font une pièce représentative du monnayage vernaculaire du IIIe siècle. Elle s’inscrit idéalement dans une collection thématique consacrée aux radiés barbares ou à l’économie monétaire de la Gaule romaine.
Traçabilité & garanties
- Provenance : collection privée, accompagnée d’un certificat d’authenticité.
- Authenticité : garantie par certificat et rapport d’expertise.
- Vente : transaction numismatique spécialisée, validée par des experts reconnus, conforme aux standards professionnels du marché de l’art antique.