• pier2

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    France

    Bonjour à tous,

    Au cours de l’histoire, on a rencontré plusieurs épisodes appelés « famine monétaire ». Une expression pour qualifier les périodes de troubles durant lesquelles la monnaie divisionnaire officielle émise par l'État vient à manquer. Pour palier au problème, un concept de "monnaie de nécessité" existe depuis l'Antiquité : on la trouvait déjà à l'époque romaine, où elle côtoyait les émissions impériales.

    En France, la période de 1914 à 1927 constitue l'âge d'or de la monnaie de nécessité. Le 16 août 1914, le ministère des finances toléra la frappe de petites monnaies pour pallier au manque de numéraire. Peu après, le gouvernement autorisa les Chambres de Commerce, les villes, les communes, les associations de commerçants, à émettre des jetons-monnaie. Finalement, ces monnaies ont fini par faire partie intégrante de la vie quotidienne des Français et par être reconnues comme de véritables pièces de monnaie.
    Parmi toutes les villes de France qui ont fait frapper des monnaies de nécessité, il y en a une qui n’a vraiment pas eu de chance.
    En 1922, la commune d’Evreux dans l’Eure (27) a décidé de faire frapper, par la société Thévenon, des pièces de 1 franc et 2 francs Chambre de commerce d'Evreux, en laiton ; Une belle gravure représentant à l’avers « la scène de semeur au soleil levant ».
    Mise en circulation le 28/08/1922, ces belles monnaies de nécessité ont été interdites « 9 jours plus tard », le 06/09/1922, par le Ministre du commerce et de l'industrie, du fait de leur trop grande ressemblance avec l'émission officielle de la Monnaie de Paris (Bon pour 1 franc Mercure assis tenant un caducée ailé, voir image de droite). Il est vrai que le métal, le poids et le diamètre sont similaires même si le motif est différent.
    Démonétisées officiellement le 1er novembre 1922, elles ont été en grande partie remboursées. Valeur totale émise en cumulé 1 franc et 2 francs = 3 millions de francs.
    Les collectionneurs intéressés ont encore des difficultés à trouver cet « Éphémère de neuf jours ».

    Bonne lecture.
    Pierre