Ateliers nationaux de Lille - bon pour un mètre cube !

  • pudding2019

    30 messages

    France

    Bonjour,
    voici une monnaie de necessité que je possède et dont je ne trouve aucune trace de côtation ou de vente anciennes.
    C'est un bon pour un mètre cube de 1848 des Ateliers nationaux de Lille.
    Auriez vous une idée de sa valeur ou de sa rareté ?
    Merci
    :applause:
  • pier2

    13350 messages

    France

    Bonjour,
    On peut penser à un "jeton de gaz". ( 1 mètre cube) Ils sont très nombreux aux Pays-Bas. Certains les appellent "Jetons de carburant".
    C'est un jeton avec lequel les gens pouvaient payer la consommation de gaz dans de nombreuses municipalités jusqu'aux années 1950.
    Celui de Lille semble peu courant. On ne retrouve aucune référence pour estimer sa valeur.

    Bon dimanche.
    Bonne chance pour vos recherches.
    Pierre
  • Guillaume_Hermann

    474 messages

    France

    Bonjour,


    Ce n'est pas une monnaie de nécessité, qui serait libellée en unité monétaire : c'est un jeton, et plus précisément un jeton de consommation (pouvoir libératoire plus limité qu'une monnaie nationale, et destiné ici à être échangé contre un produit de consommation).

    Voici la réponse que m'a transmis Peter Kraneveld, qui est un passionné de jetons réputé mais n'a pas de compte ici pour répondre lui-même :
    "Bien qu’il soit possible que le jeton soit destiné à être utilisé dans un compteur de gaz, c'est peu probable. Il est daté de 1848. Cette année-là, le leader du marché des compteurs de gaz était Elster & Co., Berlin. L'entreprise venait tout juste d'être créée. Les Pays-Bas ont adopté des compteurs de gaz basés sur un modèle britannique, mais fabriqués par Elster, en 1895. Pratiquement tous les premiers jetons étaient en laiton, car les jetons en aluminium restent souvent coincés dans les distributeurs automatiques en raison de leur légèreté. Les jetons en aluminium n'ont commencé à apparaître qu'après la Seconde Guerre mondiale, près d'un siècle après la date indiquée sur le jeton.

    En 1848, la France est à nouveau secouée par une révolution. Les révolutions provoquent des ruptures d’approvisionnement et la pauvreté. Il n’est pas impossible qu’il s’agisse d’un "jeton de bienfaisance", une tentative des autorités locales pour soulager les souffrances des pauvres. Alors, de quoi les pauvres auraient-ils eu besoin en mètre cube qui n’était pas vendu dans les distributeurs automatiques ? La réponse n’est pas l’eau, puisqu’elle est vendue au litre. Mes candidats spéculatifs sont le charbon et les pommes de terre. Plus d'informations sur les ateliers nationaux de Lille vers 1848 permettront peut-être de choisir entre les deux. Les jetons de charbon existent en Grande-Bretagne. Le problème est qu’ils sont généralement libellés en quintaux (cwt), qui est une unité de poids. Cependant, aux Pays-Bas - où aucun jeton de charbon n'était émis - ils étaient vendus en "mud"*. Il s'agissait d'une unité locale de matières solides, principalement utilisée pour le charbon et les pommes de terre. En 1820, lorsque les poids décimaux furent introduits, le "mud" devint une unité de 100 litres. En Flandre, un mud équivalait à 218 litres.

    1 mètre cube (0,01 litre) ne représente pas grand-chose, mais cela peut suffire pour une ration quotidienne pour une personne.

    Il est intéressant de noter que lorsque les coopératives ont vu le jour vers 1900, elles commençaient souvent avec des produits alimentaires de base, notamment des pommes de terre, mais leurs premiers magasins spécialisés étaient destinés au charbon.

    Un autre exemplaire de ce jeton ici Lien (https) "


    * Manifestement un héritier du modius romain, comme le muid français Lien (https)


    Et ma réponse : les ateliers nationaux, c'est ceci : Lien (https) Officiellement une politique de grands travaux destinée à occuper les chômeurs avec paiement par l'Etat (façon débuts du IIIe Reich, par exemple), officieusement l'espoir d'utiliser ces hommes comme groupe armé républicain. L'expérience tournera court et la fermeture des ateliers nationaux donnera lieu à des émeutes menées par leurs anciens ouvriers, causant plus de 6000 morts en quatre jours.

    Contrairement à ce que dit Wiki, je n'ai jamais entendu que seul Paris aurait eu des ateliers nationaux, et le jeton montre précisément le contraire. Rien de surprenant puisque les deux moitivations à les créer, fournir du travail et des revenus aux chômeurs et constituer des groupes armés parallèles à l'armée officielle, concernaient l'ensemble du territoire et non la seule politique municipale parisienne.

    Je vois trois possibilités d'utilisation de ce jeton :

    - rémunérer les ouvriers des Ateliers nationaux. Mais d'une part il semble que ceux-ci étaient payés en unités monétaires, d'autre part on retombe sur les interrogations de Peter quant à ce que des prolétaires auraient pu utiliser à titre privé en mètres cubes. Ces gens étaient là parce qu'ils étaient particulièrement pauvres, ils n'avaient donc probablement pas le gaz, dont le caractère "luxueux" était tel qu'encore sur les immeubles des années 1880-1890, on mettait une jolie plaque émaillée pour signaler qu'il y avait le "gaz à tous les étages". Quant à l'eau et aux pommes de terre, je les ai toujours vu mesurées en litres et kilos. Il reste la possibilité du charbon.

    - fournir les chantiers des Ateliers nationaux. Ce jeton aurait été remis au fournisseur d'un mètre cube de gaz, de pavés, de bois de chaudière, de sable, de plâtre, de ciment, de caillasse... à charge pour lui d'aller se faire ensuite payer ses fournitures dans un bureau public plus sécurisé que la cabane du chantier.

    - payer un mètre cube de quelque chose qui a été produit par les Ateliers nationaux. Mais dans mes souvenirs, les Ateliers nationaux ont fait quasi-exclusivement des travaux de voirie (et là je suis d'accord avec Wiki), pas de la production de quelque chose qu'on peut emporter et consommer ailleurs. Il reste qu'une exception est toujours possible : de la terre extraite lors des creusements, du bois lors des défrichages...


    "Les Ateliers nationaux de Lille", voilà un beau sujet de mémoire ou thèse pour un/e étudiant/e en Histoire : sujet riche en sous-sujets, très peu connu, et archives probablement existantes.
  • pudding2019

    30 messages

    France

    Bonjour,


    Ce n'est pas une monnaie de nécessité, qui serait libellée en unité monétaire : c'est un jeton, et plus précisément un jeton de consommation (pouvoir libératoire plus limité qu'une monnaie nationale, et destiné ici à être échangé contre un produit de consommation).

    Voici la réponse que m'a transmis Peter Kraneveld, qui est un passionné de jetons réputé mais n'a pas de compte ici pour répondre lui-même :
    "Bien qu’il soit possible que le jeton soit destiné à être utilisé dans un compteur de gaz, c'est peu probable. Il est daté de 1848. Cette année-là, le leader du marché des compteurs de gaz était Elster & Co., Berlin. L'entreprise venait tout juste d'être créée. Les Pays-Bas ont adopté des compteurs de gaz basés sur un modèle britannique, mais fabriqués par Elster, en 1895. Pratiquement tous les premiers jetons étaient en laiton, car les jetons en aluminium restent souvent coincés dans les distributeurs automatiques en raison de leur légèreté. Les jetons en aluminium n'ont commencé à apparaître qu'après la Seconde Guerre mondiale, près d'un siècle après la date indiquée sur le jeton.

    En 1848, la France est à nouveau secouée par une révolution. Les révolutions provoquent des ruptures d’approvisionnement et la pauvreté. Il n’est pas impossible qu’il s’agisse d’un "jeton de bienfaisance", une tentative des autorités locales pour soulager les souffrances des pauvres. Alors, de quoi les pauvres auraient-ils eu besoin en mètre cube qui n’était pas vendu dans les distributeurs automatiques ? La réponse n’est pas l’eau, puisqu’elle est vendue au litre. Mes candidats spéculatifs sont le charbon et les pommes de terre. Plus d'informations sur les ateliers nationaux de Lille vers 1848 permettront peut-être de choisir entre les deux. Les jetons de charbon existent en Grande-Bretagne. Le problème est qu’ils sont généralement libellés en quintaux (cwt), qui est une unité de poids. Cependant, aux Pays-Bas - où aucun jeton de charbon n'était émis - ils étaient vendus en "mud"*. Il s'agissait d'une unité locale de matières solides, principalement utilisée pour le charbon et les pommes de terre. En 1820, lorsque les poids décimaux furent introduits, le "mud" devint une unité de 100 litres. En Flandre, un mud équivalait à 218 litres.

    1 mètre cube (0,01 litre) ne représente pas grand-chose, mais cela peut suffire pour une ration quotidienne pour une personne.

    Il est intéressant de noter que lorsque les coopératives ont vu le jour vers 1900, elles commençaient souvent avec des produits alimentaires de base, notamment des pommes de terre, mais leurs premiers magasins spécialisés étaient destinés au charbon.

    Un autre exemplaire de ce jeton ici Lien (https) "


    * Manifestement un héritier du modius romain, comme le muid français Lien (https)


    Et ma réponse : les ateliers nationaux, c'est ceci : Lien (https) Officiellement une politique de grands travaux destinée à occuper les chômeurs avec paiement par l'Etat (façon débuts du IIIe Reich, par exemple), officieusement l'espoir d'utiliser ces hommes comme groupe armé républicain. L'expérience tournera court et la fermeture des ateliers nationaux donnera lieu à des émeutes menées par leurs anciens ouvriers, causant plus de 6000 morts en quatre jours.

    Contrairement à ce que dit Wiki, je n'ai jamais entendu que seul Paris aurait eu des ateliers nationaux, et le jeton montre précisément le contraire. Rien de surprenant puisque les deux moitivations à les créer, fournir du travail et des revenus aux chômeurs et constituer des groupes armés parallèles à l'armée officielle, concernaient l'ensemble du territoire et non la seule politique municipale parisienne.

    Je vois trois possibilités d'utilisation de ce jeton :

    - rémunérer les ouvriers des Ateliers nationaux. Mais d'une part il semble que ceux-ci étaient payés en unités monétaires, d'autre part on retombe sur les interrogations de Peter quant à ce que des prolétaires auraient pu utiliser à titre privé en mètres cubes. Ces gens étaient là parce qu'ils étaient particulièrement pauvres, ils n'avaient donc probablement pas le gaz, dont le caractère "luxueux" était tel qu'encore sur les immeubles des années 1880-1890, on mettait une jolie plaque émaillée pour signaler qu'il y avait le "gaz à tous les étages". Quant à l'eau et aux pommes de terre, je les ai toujours vu mesurées en litres et kilos. Il reste la possibilité du charbon.

    - fournir les chantiers des Ateliers nationaux. Ce jeton aurait été remis au fournisseur d'un mètre cube de gaz, de pavés, de bois de chaudière, de sable, de plâtre, de ciment, de caillasse... à charge pour lui d'aller se faire ensuite payer ses fournitures dans un bureau public plus sécurisé que la cabane du chantier.

    - payer un mètre cube de quelque chose qui a été produit par les Ateliers nationaux. Mais dans mes souvenirs, les Ateliers nationaux ont fait quasi-exclusivement des travaux de voirie (et là je suis d'accord avec Wiki), pas de la production de quelque chose qu'on peut emporter et consommer ailleurs. Il reste qu'une exception est toujours possible : de la terre extraite lors des creusements, du bois lors des défrichages...


    "Les Ateliers nationaux de Lille", voilà un beau sujet de mémoire ou thèse pour un/e étudiant/e en Histoire : sujet riche en sous-sujets, très peu connu, et archives probablement existantes.
    • Posté le 29 févr. 2024 à 07:47
    • #1693390
    Merci, très interssant point de vue ! :cool:
  • pier2

    13350 messages

    France

    Bonjour,


    Ce n'est pas une monnaie de nécessité, qui serait libellée en unité monétaire : c'est un jeton, et plus précisément un jeton de consommation (pouvoir libératoire plus limité qu'une monnaie nationale, et destiné ici à être échangé contre un produit de consommation).

    Voici la réponse que m'a transmis Peter Kraneveld, qui est un passionné de jetons réputé mais n'a pas de compte ici pour répondre lui-même :
    "Bien qu’il soit possible que le jeton soit destiné à être utilisé dans un compteur de gaz, c'est peu probable. Il est daté de 1848. Cette année-là, le leader du marché des compteurs de gaz était Elster & Co., Berlin. L'entreprise venait tout juste d'être créée. Les Pays-Bas ont adopté des compteurs de gaz basés sur un modèle britannique, mais fabriqués par Elster, en 1895. Pratiquement tous les premiers jetons étaient en laiton, car les jetons en aluminium restent souvent coincés dans les distributeurs automatiques en raison de leur légèreté. Les jetons en aluminium n'ont commencé à apparaître qu'après la Seconde Guerre mondiale, près d'un siècle après la date indiquée sur le jeton.

    En 1848, la France est à nouveau secouée par une révolution. Les révolutions provoquent des ruptures d’approvisionnement et la pauvreté. Il n’est pas impossible qu’il s’agisse d’un "jeton de bienfaisance", une tentative des autorités locales pour soulager les souffrances des pauvres. Alors, de quoi les pauvres auraient-ils eu besoin en mètre cube qui n’était pas vendu dans les distributeurs automatiques ? La réponse n’est pas l’eau, puisqu’elle est vendue au litre. Mes candidats spéculatifs sont le charbon et les pommes de terre. Plus d'informations sur les ateliers nationaux de Lille vers 1848 permettront peut-être de choisir entre les deux. Les jetons de charbon existent en Grande-Bretagne. Le problème est qu’ils sont généralement libellés en quintaux (cwt), qui est une unité de poids. Cependant, aux Pays-Bas - où aucun jeton de charbon n'était émis - ils étaient vendus en "mud"*. Il s'agissait d'une unité locale de matières solides, principalement utilisée pour le charbon et les pommes de terre. En 1820, lorsque les poids décimaux furent introduits, le "mud" devint une unité de 100 litres. En Flandre, un mud équivalait à 218 litres.

    1 mètre cube (0,01 litre) ne représente pas grand-chose, mais cela peut suffire pour une ration quotidienne pour une personne.

    Il est intéressant de noter que lorsque les coopératives ont vu le jour vers 1900, elles commençaient souvent avec des produits alimentaires de base, notamment des pommes de terre, mais leurs premiers magasins spécialisés étaient destinés au charbon.

    Un autre exemplaire de ce jeton ici Lien (https) "


    * Manifestement un héritier du modius romain, comme le muid français Lien (https)


    Et ma réponse : les ateliers nationaux, c'est ceci : Lien (https) Officiellement une politique de grands travaux destinée à occuper les chômeurs avec paiement par l'Etat (façon débuts du IIIe Reich, par exemple), officieusement l'espoir d'utiliser ces hommes comme groupe armé républicain. L'expérience tournera court et la fermeture des ateliers nationaux donnera lieu à des émeutes menées par leurs anciens ouvriers, causant plus de 6000 morts en quatre jours.

    Contrairement à ce que dit Wiki, je n'ai jamais entendu que seul Paris aurait eu des ateliers nationaux, et le jeton montre précisément le contraire. Rien de surprenant puisque les deux moitivations à les créer, fournir du travail et des revenus aux chômeurs et constituer des groupes armés parallèles à l'armée officielle, concernaient l'ensemble du territoire et non la seule politique municipale parisienne.

    Je vois trois possibilités d'utilisation de ce jeton :

    - rémunérer les ouvriers des Ateliers nationaux. Mais d'une part il semble que ceux-ci étaient payés en unités monétaires, d'autre part on retombe sur les interrogations de Peter quant à ce que des prolétaires auraient pu utiliser à titre privé en mètres cubes. Ces gens étaient là parce qu'ils étaient particulièrement pauvres, ils n'avaient donc probablement pas le gaz, dont le caractère "luxueux" était tel qu'encore sur les immeubles des années 1880-1890, on mettait une jolie plaque émaillée pour signaler qu'il y avait le "gaz à tous les étages". Quant à l'eau et aux pommes de terre, je les ai toujours vu mesurées en litres et kilos. Il reste la possibilité du charbon.

    - fournir les chantiers des Ateliers nationaux. Ce jeton aurait été remis au fournisseur d'un mètre cube de gaz, de pavés, de bois de chaudière, de sable, de plâtre, de ciment, de caillasse... à charge pour lui d'aller se faire ensuite payer ses fournitures dans un bureau public plus sécurisé que la cabane du chantier.

    - payer un mètre cube de quelque chose qui a été produit par les Ateliers nationaux. Mais dans mes souvenirs, les Ateliers nationaux ont fait quasi-exclusivement des travaux de voirie (et là je suis d'accord avec Wiki), pas de la production de quelque chose qu'on peut emporter et consommer ailleurs. Il reste qu'une exception est toujours possible : de la terre extraite lors des creusements, du bois lors des défrichages...


    "Les Ateliers nationaux de Lille", voilà un beau sujet de mémoire ou thèse pour un/e étudiant/e en Histoire : sujet riche en sous-sujets, très peu connu, et archives probablement existantes.
    • Posté le 29 févr. 2024 à 07:47
    • #1693390
    Bonjour,

    " 1 mètre cube (0,01 litre) " Oh là là, il y a un problème dans la conversion des unités :fight3: ou une erreur d'écriture :bowdown:

    Rappel :1 mètre cube = 1000 litres d'eau (soit un cube de 1m x 1m x 1m) sauf erreur de ma part.
    Une grandeur tout à fait compatible avec le charbon, le sable, la terre, etc...

    Bien cordialement.
    Pierre
  • pudding2019

    30 messages

    France

    Bonjour,

    " 1 mètre cube (0,01 litre) " Oh là là, il y a un problème dans la conversion des unités :fight3: ou une erreur d'écriture :bowdown:

    Rappel :1 mètre cube = 1000 litres d'eau (soit un cube de 1m x 1m x 1m) sauf erreur de ma part.
    Une grandeur tout à fait compatible avec le charbon, le sable, la terre, etc...

    Bien cordialement.
    Pierre
    • Posté le 29 févr. 2024 à 09:12
    • #1693432
    En effet :o
  • pier2

    13350 messages

    France

    En effet :o
    • Posté le 29 févr. 2024 à 09:22
    • #1693435
    Je vous en prie, ça arrive à tout le monde ce genre d'erreur d'écriture.
    J'avoue que dans la brillante réponse transmise par Guillaume, l'idée du terrassement retient mon attention et me semble tout à fait plausible.
    Aujourd'hui, dans l'ensemble des travaux publics, les prix des travaux de fouilles et tranchées est chiffré au mètre cube. Les terrassiers professionnels, parfaitement équipés mécaniquement, vendent en moyenne le mètre cube de tranchée à 2 ou 3 €uros. Un petit prix unitaire pour établir les devis. :dunno:
    Au XIXème siècle les terrassiers étaient des "tâcherons" c'est à dire des travailleurs payé à la pièce (au m3 creusé et déblayé) à la fin de chaque journée de travail.
    On peut imaginer que le chef de chantier payait chaque tâcheron avec le nombre de jetons correspondant au travail réalisé. Le tâcheron, en quittant le chantier, passait à la cabane de l'économe qui convertissait les jetons en espèces sonnantes et trébuchantes.
    Pour le terrassier, après avoir creusé à la pioche et à la pelle durant 10 heures, le plus difficile était de rentrer sagement jusqu'à la maison sans dépenser son argent durement gagné. :redwine:

    Bonne fin de journée.
    Pierre
  • pier2

    13350 messages

    France

    Bonjour,
    voici une monnaie de necessité que je possède et dont je ne trouve aucune trace de côtation ou de vente anciennes.
    C'est un bon pour un mètre cube de 1848 des Ateliers nationaux de Lille.
    Auriez vous une idée de sa valeur ou de sa rareté ?
    Merci
    :applause:
    • Posté le 24 févr. 2024 à 20:00
    • #1690432
    Au fait, il est vraiment en aluminium ce jeton ?
    A voir l'image je n'en suis pas certain, ça serait bien de préciser aussi le diamètre et le poids si ce n'est pas déjà fait.
    Merci.
    Pierre
  • pudding2019

    30 messages

    France

    Bonjour, pourquoi en aluminium ?????
    Non il est en étain ou métal blanc.
    28mm de diamètre. Dés que je retrouve ma balance je vous donne le poids.
  • pier2

    13350 messages

    France

    Bonjour, pourquoi en aluminium ?????
    Non il est en étain ou métal blanc.
    28mm de diamètre. Dés que je retrouve ma balance je vous donne le poids.
    • Posté le 29 févr. 2024 à 10:32
    • #1693465
    Et bien je pose la question parce que quand je lis la réponse de Peter K retransmise par Guillaume je trouve l'affirmation suivante :
    " les jetons en aluminium restent souvent coincés dans les distributeurs automatiques en raison de leur légèreté. Les jetons en aluminium n'ont commencé à apparaître qu'après la Seconde Guerre mondiale, près d'un siècle après la date indiquée sur le jeton."
    Votre jeton est donc en étain c'est sûr, inutile de le peser pour moi. Merci.

    Pierre. :hello:
  • Guillaume_Hermann

    474 messages

    France

    Gloups ! En effet, je ne comprends pas le passage d'1 m cube à 0,01 litre. Je me suis concentré sur la traduction de la réponse (qui m'est arrivée en anglais) et je n'ai pas accordé d'attention aux chiffres, mea culpa.
    Carnavalet indique l'étain pour ce jeton, mais ce que publie Carnavalet ne vaut rien, et tout particulièrement en numismatique. Je me permets de le dire, j'ai travaillé avec ces gens pendant des années, et j'ai espéré trouver du pétrole tellement le niveau était bas. Mais ici, l'étain est crédible en effet : couramment utilisé à cette époque, facile à fondre et à mouler, gris mat.
    L'aluminium était un métal de grand luxe encore sous le Second Empire, on en faisait des bijoux, des jumelles de théâtre parmi les plus luxueuses et de la vaisselle pour l'empereur.
    Bonne soirée à tous !

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