Au fil du Bosphore

  • nyamulagira

    10683 messages

    Belgique

    Petite info glanée dans le journal"Le Monde" du 18 janvier 2006. Article de Guillaume Perrier.


    La monnaie de la pièce turque

    Il y a un an, le 1er janvier 2005, la Turquie introduisait sa nouvelle monnaie. La "nouvelle livre turque", ou "Yeni Turk lirasi", délestée de six zéros par rapport à l'ancienne. L'unité monétaire était devenue le "milyon", à force de poussées inflationnistes. Pour la même valeur, il y avait jusqu'à quatre pièces différentes. De quoi en perdre son latin.

    Le billet de 1.000.000 TL est donc devenu 1 YTL, de même pour les pièces de monnaie.

    La pièce d'1 YTL ressemble un peu à celle de 2€ . Taille et poids approximativement comparable, bicolores... Si l'on y prête pas attention, on peut s'y tromper.
    Mais certains groupes de pressions ont commencé à faire circuler sur le web, une rumeur.

    Une alerte à l'invasion monétaire turque. Les pièces d'1 YTL ( environ 0,6€) se feraient passer pour des pièces de 2€. Une fraude très lucrative lancée consciemment par la Turquie! Beaucoup ont reçu ce genre de message alarmiste dans leur boîte mail. Les turcophobes de tous poils en ont profité pour se déchaîner contre le nouveau candidat à l'UE... On a même entendu parler, dans le Sud-Ouest, de distributeurs de bons d'achat piratés par ces pièces turques.

    Mais en réalité : c'est un hoax! Une rumeur donc qui trahit au mieux la paranoïa de certains internautes, au pire la haine des Turcs de certains groupes politiques.

  • nyamulagira

    10683 messages

    Belgique

    Petite info glanée dans le journal"Le Monde" du 18 janvier 2006. Article de Guillaume Perrier.


    La monnaie de la pièce turque

    Il y a un an, le 1er janvier 2005, la Turquie introduisait sa nouvelle monnaie. La "nouvelle livre turque", ou "Yeni Turk lirasi", délestée de six zéros par rapport à l'ancienne. L'unité monétaire était devenue le "milyon", à force de poussées inflationnistes. Pour la même valeur, il y avait jusqu'à quatre pièces différentes. De quoi en perdre son latin.

    Le billet de 1.000.000 TL est donc devenu 1 YTL, de même pour les pièces de monnaie.

    La pièce d'1 YTL ressemble un peu à celle de 2€ . Taille et poids approximativement comparable, bicolores... Si l'on y prête pas attention, on peut s'y tromper.
    Mais certains groupes de pressions ont commencé à faire circuler sur le web, une rumeur.

    Une alerte à l'invasion monétaire turque. Les pièces d'1 YTL ( environ 0,6€) se feraient passer pour des pièces de 2€. Une fraude très lucrative lancée consciemment par la Turquie! Beaucoup ont reçu ce genre de message alarmiste dans leur boîte mail. Les turcophobes de tous poils en ont profité pour se déchaîner contre le nouveau candidat à l'UE... On a même entendu parler, dans le Sud-Ouest, de distributeurs de bons d'achat piratés par ces pièces turques.

    Mais en réalité : c'est un hoax! Une rumeur donc qui trahit au mieux la paranoïa de certains internautes, au pire la haine des Turcs de certains groupes politiques.

    • Posté le 19 janv. 2006 à 03:48
    • #69823
    Un autre éclairage ...

    La troublante ressemblance de la lire turque avec la pièce de 2 euros

    Georges Quioc
    Le Figaro - 29/11/2005


    L'allure, le diamètre et l'épaisseur des deux pièces sont très semblables et leur poids est identique, ce qui pourrait tromper un automate.

    LES COULOIRS du Sénat, qui accueille aujourd'hui un séminaire sur la Turquie, risquent de bruisser des cyber-alertes qui se multiplient depuis cet été sur Internet, concernant les nouvelles pièces de monnaie turques. Elle serait «une habile contrefaçon juridiquement inattaquable de la pièce de deux euros» accusent de concert plusieurs sites.

    Cette pièce bimétallique en cuivre cerclée de nickel pourrait, selon eux, être confondue avec notre pièce de deux euros. Le diamètre et l'épaisseur de ces deux médailles ne sont certes pas rigoureusement identiques – respectivement un demi-millimètre et quelques microns de différence – mais leur poids est en revanche le même, ce qui pourrait tromper par exemple un distributeur de boissons. Il en va de même pour la pièce 50 kurus (un centième de lire), soeur jumelle de la pièce d'un euro. Pour autant, «les automates sont conçus pour n'accepter que des pièces en euros», nous assurait hier soir la Banque de France après avoir vérifié.

    La commission européenne avait été consultée, au début 2005, avant la mise en circulation de la nouvelle lire, lancée par le gouvernement d'Ankara pour fêter la fin de l'hyperinflation. Jusque-là, la plus grosse coupure était de 10 millions de lires ! L'Office de lutte antifraude (Olaf) a aussitôt compris les risques de similitude entre ces nouvelles pièces turques et les pièces en euro. Mais après examen, il a jugé que les gravures étaient suffisamment différentes «pour permettre une reconnaissance aisée», jure la Banque de France. Il est certains que côté pile, les deux médailles sont différentes. En revanche côté face, le foisonnement de gravures dans la zone euro est un obstacle à l'identification.

    Menace minime de fraude à grande échelle

    L'effigie d'Ataturk sur la lire pourrait fort bien être confondue avec l'une des différentes pièces de la zone euro : l'Allemagne a choisi de personnaliser la sienne avec l'aigle impérial, l'Espagne et la Belgique avec le portrait de leur roi, l'Italie avec celui de Dante. D'où la mise en garde des sites Internet : «Vérifiez que lorsqu'on vous rend des pièces de deux euros, il ne s'agit pas de lires turques.»

    Pour autant la menace d'une escroquerie à grande échelle à travers le paiement dans les automates ou chez les commerçants semble minime. D'une part les montants en jeu sont faibles : la pièce d'une lire vaut 40 centimes d'euros. Ce qui explique peut-être qu'aucun trafic n'ait été repéré : «La Banque de France n'a pas connaissance de l'utilisation de ces pièces turques en France», estime un communiqué.

    Mimétisme européophile

    Quant à la similitude troublante entre cette lire turque et la monnaie européenne, on peut en offrir une explication optimiste. «Loin d'être malhonnête, ce mimétisme de la Turquie vis-à-vis de l'Europe reflète sa volonté d'en faire un jour partie», assure un fonctionnaire français en poste à Istanbul. C'est sans doute cela qui gêne certains internautes.

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