Quand les navigateurs hollandais, anglais ou français des XVIIe,
XVIIIe et XIXe siècles partaient faire du commerce le long des
côtes d'Afrique, ils emportaient tissus, tabacs, poteries, alcool
et armes. Car ils savaient que c'étaient des produits
qu'appréciaient les Africains. Il fallait de telles marchandises
pour les amener à livrer en échange huile, ébène, ivoire, bois ou
épices. D'autres « produits » étaient encore plus lucratifs, les
esclaves. Mais les Africains se refusaient à les échanger contre de
banales pacotilles : ils exigeaient, en contrepartie, des armes.
Elles étaient d'ailleurs nécessaires pour assurer la pérennité de
ce commerce négrier ; elles allaient leur permettre d'entreprendre
de nouvelles razzias dans l'arrière-pays. La majorité de ces
produits importés en Afrique étaient périssables. Les tabacs et
alcools étaient consommés, les textiles se désagrégeaient en
quelques décennies sous les assauts conjugués des termites et de
l'humidité. Mais les poteries ? Certaines ont été brisées par des
chocs malencontreux. D'autres, qui paraissaient précieuses, ont été
intégrées dans le trésor familial... ou enterrées avec leur
propriétaire. Autrefois, on enterrait les morts à proximité des
cases familiales, aux abords des villages, ou même en pleine
brousse. Bien vite, on oubliait la tombe, que rien ne signalait.
Voilà pourquoi, aujourd'hui, on entend dire qu'un paysan,
travaillant dans son champ, a trouvé une « ancienne poterie des
Blancs ». Ou bien, aux abords des villages, les pluies ruissellent
et décapent les surfaces débroussées : on voit alors des poteries
émerger du sol. Il y avait là autrefois un cimetière. Mais il ne
reste rien des ossements des défunts, les eaux tièdes les ont
dissous depuis longtemps. Ces poteries qu'on découvre aujourd'hui
ont beaucoup de choses à nous apprendre.
Hauteur : 22 cm
référence : tc-79
voir site :
https://www.art-masque-africain.com