Le comte Gérard Leman (/ləmɑ̃/note 1), né le 8 janvier 1851 à Liège en Belgique et mort le 17 octobre 1920 dans la même ville, est le commandant de la position fortifiée de Liège. Il s'est illustré lors de la bataille de Liège en août 1914, ce qui lui a valu une reconnaissance internationale.
Il est le fils de Georges-Auguste Leman, capitaine d'artillerie et professeur à l'École militaire, et de Marie Kips. Ses études secondaires terminées à l'Athénée royal de Bruxelles, il entre comme élève à l'École militaire en 1867 et en sort premier de promotion en 1872 avec un grade de lieutenant du génie.
Carrière
Avant la Première Guerre mondiale
Durant la guerre franco-prussienne de 1870, il sert dans un corps d'observation belge. En 1882, il devient membre du corps enseignant de l'École royale militaire puis en prend le commandement le 26 décembre 1905. Il exerce une influence considérable sur la matière militaire enseignée et pousse notamment les mathématiques2.
Durant cette période, il devient aussi le responsable de l'éducation militaire du futur roi Albert Ier.
Préparation de Liège
Article détaillé : Position fortifiée de Liège.
Nommé lieutenant général dans l'infanterie le 26 juin 1912, il devient, en janvier 1914, le commandant de la position fortifiée de Liège et de la 3e division d'armée. Déterminé à ralentir autant que possible une, alors hypothétique, attaque allemande, il mobilise plus de 18 000 personnes pour renforcer les fortifications bâties, entre 1888 et 1891, par Henri-Alexis Brialmont autour de la ville.
Durant une visite d'un ministre belge[Lequel ?], on[Qui ?] lui fait la remarque que ces travaux, qui sont tournés vers l'Allemagne, compromettent la neutralité de la Belgique telle que définie dans le traité des XXIV articles. Leman, peu impressionné, rétorque que « la Belgique le remerciera si la guerre devait avoir lieu et que si ce n'était pas le cas, qu'on pouvait lui prendre ses étoiles de général »[réf. souhaitée].
Bataille de Liège
Article détaillé : Bataille de Liège.
Le 5 août 1914, la Deutsches Heer, sous le commandement du général Otto von Emmich, apparaît devant Liège et lance un ultimatum. Le Général Leman refusant de se rendre, la position fortifiée est attaquée et la bataille de Liège débute dans la nuit au 5 au 6 août2. À 4 h 30, le quartier général de Leman installé rue Sainte-Foynote 2 est attaqué par une compagnie allemande infiltrée3. Bien que l'attaque soit repoussée, le Général Leman transfère ce qui reste de son quartier général et de son état-major au fort de Loncin commandé par le colonel Victor Naessens.
Les troupes allemandes en présence étant initialement incapables de vaincre et de soumettre les forts, elles doivent attendre l'arrivée des zeppelins et, surtout, de l'artillerie lourde (« Grosse Bertha ») pour ce faire. Gérard Leman est capturé, le 15 août, inconscient, fortement commotionné et blessé dans les ruines du fort de Loncin après un bombardement intensif qui aura duré 24 heures avant d'atteindre son arsenal.
Captivité
Le 14 juillet 1918 au Havre avec l'amiral Didelot et le général Coulter.
En signe de respect, les Allemands lui permettent de conserver son épée durant sa captivité2. Il insiste pour que, sur le rapport de sa capture, soit mentionné le fait qu'il ne s'est pas rendu mais a été capturé inconscient4.
Il est d'abord transféré dans la citadelle de Magdebourg où il subit l'amputation d'un orteil le 1er septembre dont la cicatrisation ne s'achève qu'en janvier 1915. Il écrit, entre autres, « j'ai reçu ici des soins médicaux éclairés et dévoués et depuis une dizaine de jours, je vais mieux »5
Le général Leman est, alors, déplacé le 7 avril 1915 vers le camp de Blankenburg-im-Mark. Son état de santé devenant préoccupant, car il a des problèmes diabétiques et cardiaques5, il est libéré sans conditions le 19 décembre 1917.
Après une convalescence en Suisse, il rejoint le gouvernement belge exilé en France, près du Havre où une réception solennelle est organisée en son honneur le 21 juillet 1918.
Après-guerre
Le général Leman en 1918.
En novembre 1918, il est accueilli en héros dans sa ville natale et s'y installe pour rédiger son Rapport au Roi sur la défense de Liège en août 1914 (édité seulement en 1960). Le roi le maintient dans ses fonctions sans limite d'âge et lui donne ses lettres de noblesse de comte le 15 novembre 1919. Son « rapport » à peine achevé, il meurt le 17 octobre 1920 d'une pneumonie.
Funérailles
Le gouvernement belge décrète l'organisation d'obsèques nationales. Celles-ci ont lieu le 21 octobre 1920 par un hommage, corps présent, au Palais de la Nation à Bruxelles avant l'inhumation civile, selon les désirs du défunt, au cimetière d'Ixelles où il repose auprès de ses parents.
Distinctions et honneurs
Concession du titre de Docteur Honoris causa de l'Université de Gand en décembre 1918.
Concession de noblesse avec le titre de comte transmissible par primogéniture le 15 novembre 19196.
Blason de Comte Gérard Leman Blason
D'argent à une enceinte fortifiée de gueules, maçonnée d'argent, accostée de deux branches de lierre au naturel ; au chef tiercé en pal de sable, d'or et de gueules
Ornements extérieurs
Pour le titulaire, sommé d'une couronne de comte, et tenu par deux chevaliers d'argent, armés de toutes pièces, la visière levée, la figure de carnation, ceints d'une épée d'argent garnie d'or et tenant un bouclier de gueules au perron liégeois d'or accosté à dextre par la lettre L et à senestre par la lettre G, toutes deux aussi d'or.
Pour les descendants, sommé d'un heaume d'argent, couronné, grillé, colleté et liseré d'or, doublé et attaché de gueules, aux lambrequins d'or et de gueules.
Cimier : un chevalier armé comme les tenants et issant, brandissant une épée d'argent garnie d'or, et tenant de la senestre la lettre L aussi d'or
Devise
Omnia Patriae (d'or sur un listel de gueules)
Détails
Le bouclier de gueules à une colonne posée sur 3 degrés soutenus de 3 lions couchés et sommée d'une pomme de pin soutenant une croix pattée; la dite colonne accostée à dextre de la lettre L et à senestre de la lettre G, le tout d'or sont aussi les armoiries de la ville de Liège
[[#UOS|Baron de Ryckman de Betz, Armorial général de la noblesse belge (réimpr. 1957)]], p. 657
Arrêté royal du 15 novembre 1919.
Grand Crest Ordre de Leopold.png grand cordon de l'Ordre de Léopold avec palme ;
BEL Kroonorde Grootofficier BAR.svg grand officier de l'Ordre de la Couronne ;
BEL Croix de Guerre WW1 ribbon.svg Croix de Guerre 1914-1918 ribbon.svg croix de guerre 1914-1918 belge et française ;
World War I Victory Medal ribbon.svg médaille interalliée de la victoire ;
Legion Honneur GC ribbon.svg grand-croix de l'Ordre national de la Légion d'honneur ;
Ord.St.Michele-Giorgio.png grand Croix de l'Ordre de Saint-Michel et Saint-Georges de Grande-Bretagne ;
GRE Order Redeemer 3Class.png commandeur de l'Ordre du Sauveur de Grèce ;
Star of Romania Ribbon.PNG commandeur de l'Ordre de l'Étoile de Roumanie ;
Spanish Grand Cross of Military Merit Red Ribbon.png grand officier de l'Ordre du Mérite Militaire d'Espagne ;
BEL Militair Kruis 1klasse BAR.svg croix militaire de 1re Classe ;
Commemorative Medal of the War 1914-1918 (Belgium) - ribbon bar.png médaille commémorative de la guerre 1914-1918 ;
PER Order of the Sun of Peru - Knight BAR.png commandeur de l'Ordre du Double Dragon de Chine impériale ;
médaille de Liège.
Ouvrages écrits
Leçons de statique graphique, 1887 ;
Cours de résistance des matériaux, 1895 ;
Note sur la stabilité des routes circulaires, 1900 ;
Sur l’enseignement de l’analyse infinitésimale, 1901 ;
Rapport au Roi sur la défense de Liège en août 1914, 1920 (mais édité en 1960 par Georges Hautecler)
Mémoire
Dans les noms de lieux
Reliefs commémoratifs du Pont Albert Ier à Liège.
Belgique :
à Liège la place de Fragnée est rebaptisée place du Général Leman en 1918,
à Etterbeek, la rue des Rentiers est rebaptisée rue Général Leman en novembre 1918. À noter qu'elle avait déjà pris cette dénomination au début de la guerre mais l'occupant allemand avait exigé de revenir à l'ancienne,
à Ans, Châtelet, Colfontaine, Dour, Enghien, Flémalle, Frameries, Hensies, Heusy, Hyon, Jemappes, Jemeppe-sur-Meuse, Leuze-en-Hainaut, Mouscron, Nivelles, Rouveroy, Roux, Seneffe et Vezon : l'avenue, la rue ou la place Général Leman,
à Assebroek, Berchem, Bourg-Léopold, Hasselt, Hoeilaart, Knokke, Machelen, Wavre-Sainte-Catherine, Leeuw-Saint-Pierre : la Generaal Lemanstraat ou la Generaal Lemanlaan,
à Flémalle : la gare de Leman ;
Canada :
dans les montagnes Rocheuses, le Mount Leman7 (50° 44′ 00″ N, 115° 24′ 48″ O) et le Leman Lake (50° 45′ 00″ N, 115° 25′ 14″ O) ont tous deux été ainsi renommés en 1918.
Dans l'art
Peinture à l'huile réalisée par Edmund Tarbell 1 ;
Peinture à l'huile de James Ensor intitulée Ensor et Leman parlant peinture, 1890, collection privée8 ;
Peinture à l'huile, portrait en pied à l'École Royale Militaire9 ;
Émile Verhaeren lui dédie un poème édité en 191610.
Portrait en eau-forte par Servais Detilleux, réalisé en 1919 et conservé au Musée royal de l'armée
Médaille en bronze de Godefroid Devreese avec sur une face le nom, le grade et le portrait du général Leman et sur l'autre face le corps gisant sur les décombres du fort de Loncin avec l'inscription sur le listel "fort de Loncin 15 août 1914".
Gérard Mathieu Joseph Georges Leman (Luik, 8 januari 1851 – aldaar, 17 oktober 1920) was een Belgische generaal.
In de vooroorlogse periode was hij verantwoordelijk voor de militaire opleiding van koning Albert I. Tijdens de Eerste Wereldoorlog voerde hij het bevel over de Forten rond Luik. Leman was vastbesloten de Duitse opmars die zo belangrijk was voor het slagen van het Schlieffenplan zo veel mogelijk te vertragen.
Hij zette meer dan 18.000 arbeiders uit het Luikse in om verdedigingswerken aan te leggen. Tijdens een bezoek van een Belgisch minister aan de stad kreeg Leman van hem te horen dat de neutraliteit van België hierdoor in het gedrang zou komen. Leman was niet onder de indruk en zei dat België hem op zijn knieën zou bedanken als de oorlog zou uitbreken en als de oorlog er niet kwam ze hem zijn generaalssterren mochten afnemen.
Pas toen de Duitsers van 5 tot 16 augustus 1914 de Dikke Bertha tegen de forten inzetten werden ze uitgeschakeld en generaal Leman gevangengenomen. Hij werd gewond en bewusteloos van onder het puin van het Fort van Loncin gehaald en door kapitein (later generaal-majoor) Ernst Gruson gearresteerd. Leman stond erop dat het rapport vermeldde dat hij zich niet had overgegeven, maar bewusteloos was bij de gevangenneming.
Hij werd gevangen gezet in de citadel van Maagdenburg waar een van zijn tenen werd geamputeerd; op 7 april 1915 werd hij overgebracht naar het kamp van Blankenburg im Mark. Vanwege zijn instabiele gezondheid waren de Duitsers bereid hem onvoorwaardelijk vrij te laten. Eind 1917 verleende koning Albert hem toestemming dat te aanvaarden. Op 19 december 1917 kwam hij aan in het neutrale Zwitserse Bazel en op 1 februari 1918 werd hij met groot eerbetoon in Parijs ontvangen. Hij vestigde zich in de nabijheid van Le Havre. Bij zijn terugkeer in België werd hij onthaald als een held en werd hij in de adelstand verheven. Hij overleed aan longontsteking op 17 oktober 1920.
Voor zijn opmerkelijke prestaties heeft hij verschillende belangrijke nationale en internationale onderscheidingen gekregen waaronder de Orde van de Dubbele draak, Medaille van Luik, Herinneringsmedaille 1870-1871, Herinneringsmedaille van de Veldtocht 1914-1918, Overwinningsmedaille (België), Regeringsmedaille van Koning Leopold II, Orde voor militaire Verdienste (Spanje) en vele andere (zie infobox).
Citaat uit het dagboek Oosterloo in den oorlog 1914 - 1918 van Edward Sneyers:
"DONDERDAG 6 AUG.: AANSLAG OP GENERAAL LEMAN. Dezen morgen te half drie zijn acht Duitsche officieren in een auto in Luik gedrongen. Het volk meenende met engelschen te doen te hebben juichte toe en liet ze natuurlijk door. Ze kwamen aan ’t gebouw waar generaal Leman met zijn officieren den tegenaanval leidde. Op den drempel der woning werden de Duitschers door een Belgische officier herkend. Deze gaf het alarm. Een kort gevecht had plaats. De acht vijanden werden neergeschoten en Leman was gered.
GENERAAL LEMAN. De dappere verdediger van Luik is 62 jaar. Over een paar maanden was hij nog bestuurder onzer krijgsschool. Streng voor zich zelven is hij het niet minder voor zijn onderhoorigen. Zijn kennissen zijn zeer uitgebreid en zijn wilskracht ongeëvenaard. Destijds zag men hem in eenen tocht 50 km te paard afleggen en, thuis gekomen, zich aan ’t werk zetten tot 2 u. ’s morgens. Over een paar weken nog bleef hij te Beverloo een ganschen dag in het zadel, niettegenstaande een voetwonde die hem van pijn op de lippen deed bijten."
LEMAN, Comte Gérard-Mathieu.
Né à Liège, le 8 janvier 1851, y décédé, le 17 octobre 1920.
Lieutenant-Général de l'Infanterie.
Commandant de la 3ième Division d'Armée, 1914.
Commandant de l'École Royale Militaire, 1905-1914.
Directeur des Études à l'École Royale Militaire, 1899-1905.
Grand Croix de l'Ordre de Léopold avec Palme, Grand Officier de l'Ordre de la Couronne, Croix de Guerre 1914-1918, Médaille de Liège, Médaille Commémorative de la Campagne 1914-1918, Médaille de la Victoire, Médaille Commémorative 1870-1871, Croix Militaire de 1re Classe, Médaille Commémorative du Règne de Léopold II.
Grand Croix de l'Ordre des SS. Michel et George de Grande-Bretagne et de l'Ordre de la Légion d'Honneur de France, Grand Officier de l'Ordre du Mérite Militaire d'Espagne, Commandeur de l'Ordre du Sauveur de Grèce, de l'Ordre du Double Dragon de Chine et de l'Ordre de l'Étoile de Roumanie, Croix de Guerre 1914-1918 France, Croix de Guerre 1914-1918 Italie.
LEMAN, Gérard-Mathieu-Joseph-Georges, Comte, lieutenant général, mathématicien, né à Liège le 8 janvier 1851, décédé en cette ville le 17 octobre 1920.
Fils de Georges-Auguste Leman, officier d’artillerie, et de Marie Kips, Leman, après de brillantes études à l’athénée de Bruxelles, entre premier à l’Ecole Militaire en 1867 et en sort, toujours premier, comme lieutenant du génie en 1872.
Distingué par Brialmont, il est désigné pour la direction du génie, puis, en mai 1880, entre à l’Ecole Militaire comme répétiteur des cours de construction, d’art militaire et de fortification. Dès lors et jusqu’en 1914, toute sa carrière a lieu à l’Ecole Militaire. Le 29 juin 1893, il est nommé examinateur permanent pour les sciences mathématiques, le 26 décembre 1899, directeur des études et le 26 décembre 1905, commandant de l’école.
Sous son impulsion, l’étude des sciences mathématiques est fortement poussée. Son œuvre scientifique de cette époque est importante. Il publie en 1887 ses Leçons de statique graphique, en 1895 son Cours de résistance des matériaux, réédité en 1910 et 1926, en 1900 un ouvrage intitulé Note sur la stabilité des routes circulaires, et en 1901 ses idées Sur l’enseignement de l’analyse infinitésimale. Cette dernière question avait en effet fait l’objet, de 1894 à 1899, d’une controverse passionnée entre le général Tilly et le major Leman, à cette époque respectivement commandant de l’école et examinateur permanent. Cette lutte se termina par la victoire de Leman : le général Tilly fut éloigné du commandement de l’école.
Le 26 juin 1912, Leman est nommé lieutenant général et le 20 février 1913, à titre personnel, membre du Conseil Supérieur de la Défense Nationale.
La carrière du général Leman semblait terminée lorsque, le 31 janvier 1913, il est nommé commandant de la 3e division d’armée et de la position fortifiée de Liège. Mis au courant par le gouvernement de la situation internationale et des menaces qui pèsent sur la Belgique , Leman se met à l’œuvre avec ardeur afin de mettre la position de Liège, dont il connaît les faiblesses, en état de résister à l’agression. La guerre le surprendra en plein travail de réorganisation du plan de défense. Dès le 27 juillet 1914, Leman ordonne les premières mesures de précaution. Le 31 juillet, il lance ses ordres pour la mise en état de défense des intervalles entre les forts. Ces travaux sont poursuivis de manière intensive jusqu’au moment de l’attaque allemande. Dans la soirée du 3 août, Leman donne l’ordre de destruction des voies d’accès vers la position de Liège (ponts, tunnels, voies ferrées). Lorsque, le 4 août au matin, il apprend le franchissement à 8 heures de la frontière belge par les troupes allemandes, il adressa à la population liégeoise une vibrante proclamation.
Dès le 4 août ont lieu les premières opérations de guerre, notamment à Visé ; mais c’est durant la nuit du 5 au 6 août que les Allemands tentent de s’emparer par surprise de la position de Liège. Le général von Emmich, commandant de l’armée de la Meuse , lance six brigades à l’assaut des intervalles entre les forts. Après des combats confus, cinq brigades sont repoussées. La 14e brigade, dont le colonel Ludendorf a pris le commandement, perce l’intervalle Évegnée-Fléron, mais se trouve en position aventurée à l’intérieur de la position. Malheureusement le quartier général du général Leman, installé rue Sainte-Foi, est attaqué à 4 h. 45 par une compagnie allemande infiltrée entre les troupes de défense. Les assaillants sont repoussés, mais le commandement est désorganisé et les officiers du quartier général dispersés. Le général Leman se réfugie au fort de Loncin. Laissées sans ordres, la plus grande partie des troupes d’intervalle entament un mouvement de retraite. Vers 8 h., Leman entérine le mouvement et prescrit à la 3e division d’armée et à ses renforts de rejoindre l’armée de campagne sur la Gette. Lui-même reste avec deux officiers au fort de Loncin pour continuer à coordonner la défense des forts et exercer une action morale sur les garnisons et leurs chefs.
Cette résistance de Liège retarde le déploiement des deux armées de droite des forces d’invasion. Les Allemands sont obligés d’amener une puissante artillerie de siège et de réduire les forts l’un après l’autre.
Jusqu’au 14 août Leman parvient à communiquer avec une partie des forts et avec l’armée de campagne. Le 15 août à 17 h. 20, après un bombardement final ayant débuté le 14 août à 16 h. 15, un obus allemand de 420 mm . perce le béton du front de gorge du fort de Loncin et pénètre dans la chambre à munitions. Le fort fait explosion, ensevelissant la majeure partie de la garnison sous les décombres. Le général Leman est fait prisonnier.
Il est transféré en Allemagne, tout d’abord à la forteresse de Magdebourg, puis, à partir du 7 avril 1915, à Blankenburg-im-Mark.
La santé du général Leman est chancelante et inspire les plus vives inquiétudes à son entourage. Fin 1917, le roi Albert l’autorise à accepter sa libération, le gouvernement allemand étant disposé à accorder celle-ci sans conditions. Le 19 décembre 1917, le général Leman arrive à Bâle et le 1er février 1918 à Paris, où il est reçu avec les grands honneurs. Il s’installé à proximité du Havre et sa santé s’améliore quelque peu.
En novembre 1918, il rentre à Liège à côté du roi Albert à la tête des troupes belges victorieuses. En reconnaissance nationale, une concession de noblesse et le titre de comte lui sont octroyés le 15 novembre 1919.
Le général Leman, maintenu par le roi Albert en activité sans limite d’âge, s’installe à Liège et se documente soigneusement pour établir son Rapport au Roi sur la défense de Liège en août 1914. Ce travail vient d’être achevé lorsqu’il meurt d’une pneumonie, le 17 octobre 1920. Suivant sa volonté, ses funérailles furent civiles. Le gouvernement décrète que des funérailles nationales seront célébrées le 21 octobre 1920.
Le rôle du général Leman fut très grand dans la formation des officiers belges ; il accrut la valeur scientifique de l’enseignement à l’Ecole Militaire et stimula la résistance de l’armée belge à l’envahisseur en août 1914.
Georges Hautecler – Biographie Nationale.
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