En 1965, le Centre d’Essais en Vol fut chargé de travailler
sur un concept de convertible français. Le CEV décida que cet engin
devait être développé et construit par la Société Nationale de
Construction Aéronautique du Nord (SNCAN ou Nord) qui lui attribua
la désignation de N-500.
Les travaux durèrent deux ans, sous la houlette d’une équipe
issue de la Société Française d’Etudes et de Constructions de
Matériels Aéronautiques Spéciaux (SFECMAS) et qui avait jadis
travaillé sur le jet expérimental Gerfaut. Le N-500 se présentait
sous la forme d’un monoplan à aile haute disposant de deux
turbopropulseurs Allison d’origine américaine, à hélices
carénées pivotantes sur 90°. Le fuselage de l’avion se
limitait au strict minimum, avec notamment un empennage classique
de petite taille. Il possédait un train d’atterrissage
tricycle fixe. Le pilote prenait place sur un siège éjectable conçu
spécifiquement. Si son avionique se limitait à quelques équipements
seulement le N-500 emportait toutefois un radar météorologique
Bendix, similaire à ceux alors en dotations sur des appareils comme
l’Alouette II. Tout cela donnait au petit banc d’essais
volant une allure très inhabituelle. Le SNCAN N-500 réalisa son
premier vol le 23 juillet 1968 entre les mains du pilote
d’essais Armand Jacquet.
Dès ce premier vol le N-500 Cadet, entre temps désigné Cadet par
les équipes du CEV, s’essaya au vol en tant que convertible.
Immatriculé F-WOFM, le N-500 avait la fâcheuse tendance à décoller
en biais. Cette instabilité naturelle fut compensée par
l’ajout de stabilisateurs sur les anneaux de carénage des
hélices, mais également au niveau de l’empennage. Tous ces
défauts firent que le Cadet ne réalisa réellement qu’un seul
vol « longue distance » sur 175 km, et ce après avoir décollé comme
un avion classique. Pour le reste les essais en vol du N-500 se
limitèrent à des phases de translations entre le décollage vertical
et le vol horizontal.
Au cours de l’été 1969, alors que la France s’était
engagée dans un vaste programme de développement des hélicoptères
militaires, celui là même qui devait à terme déboucher sur le
SA-330 Puma et le SA-341 Gazelle, le programme du Nord N-500 fut
abandonné. La France n’estimait plus les convertibles comme
prioritaires pour elle, mais surtout le développement du N-500
avait été un gouffre financier pour l’industrie aéronautique
nationale. Le Nord-500 fut le dernier avion développé par ce
constructeur, qui par la suite fusionna avec la SNCASE et la SNCASO
afin de donner naissance à Aérospatiale. Le N-500 demeure
l’un des plus étranges prototypes français, avec notamment le
Coléoptère.
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