état rare pour cette monnaie qui va avoir 400 ans : voir photo.
La pièce de 1 mon Kan Ei Tsu Ho, a été frappé (coulé) en 1626 à Kameido, dans la zone suburbaine de la ville d’Edo, l’actuel Tokyo, à un tirage de 1.970.000 pièces.
Connue aussi sur le nom de « Bun-sen », à cause du caractère qu’elle comporte sur le revers, pour cette monnaie on recense autour de 300 variétés. Quand a son appellation, les avis des spécialistes sont partagés. La période dans laquelle elle a été créé peut rendre logique son nom, 8émé année du Kwan-bun, mais il y a aussi le nom d’un homme de grande importance dans l’atelier de Kameido, Bun Zaemon.
Très prisée par la population, cette pièce a gardé sa légende ( Kan Ei Tsu Ho) jusqu’en 1860, même si l’époque Kanei a débuté en 1624 et pris fin en 1643.
Le caractère ’exceptionnel de cette pièce vient probablement de son « pédigrée ».
Toyotomi Hideyori, fils et l'héritier désigné de Hideyoshi Toyotomi, Ministre des Affaires Suprêmes qui a unifié le Japon, lance la construction d'un temple et va ériger une statue du Daibutsu, la grande image du Buddha, à Osaka, mais il est empêché de parachever son œuvre par Yeyasu Tokugawa en 1614.
En 1662 pendant un tremblement de terre, le temple s’effondre détruisant la statue.
Conseillé par Matsudaira Nobutsuma, éminent homme d’état de l’époque, Toyotomi Hideyori décidé de « réincarner » symboliquement les fragments de la statue en pièces de monnaies, la qualité du cuivre étant plus qu’excellent vu qu’il a été mélangé avec un petit pourcentage d’or et d’argent.
En 1904, Neil Gordon Munro, premier occidental à avoir traité avec sérieux la collection des monnaies japonaises, s’inquiète déjà de la rareté de cette pièce vu la symbolique qu’elle véhicule et de la qualité du métal qu’elle contenait. De ce fait, beaucoup de ces pièces ont été fondues et transformées en « kiseru » (pipe), les utilisateurs naïfs pensant que du a la « sainteté du métal », ils seraient épargnés des maladies pulmonaires (sic !).